Rapport d'activité 2010

 

LE MOT DE LA PRESIDENTE :


Encore une année bien active vient de se terminer. J'en profite pour vous remercier de votre fidélité et de votre soutien. Sans vous, MAP ne serait pas.

L'équipe de bénévoles se porte bien. De nouveaux volontaires se sont joints à nous. Nos actions se sont étendues. Les anciens sont toujours présents pour nous conseiller. Bref, tout va bien pour l'association dans un monde de misère où nous aimerions faire plus.

 

Voici quelques  nouvelles de nos actions :

 

MALI : Nous ne pouvons nous y rendre pour l'instant étant donné la situation instable, surtout du côté de Gao et Fafa. Nous avons des nouvelles par Alian, notre correspondant à Fafa. L'an dernier, la sécheresse leur a fait perdre récoltes, bétails et même des vies humaines.

BIRMANIE : Lisbeth et Michel ont comme chaque année acheminé l'argent récolté et visité les lieux que nous aidons. (compte rendu ci-après).

THAÏLANDE : Envoi de 2000 € aux religieuses de Chiang Maï où l'école de couture fonctionne toujours très bien. Les religieuses demandent de les aider encore plus afin de scolariser des enfants d'un village karen à 70 kilomètres de Chiang Maï. Il faut trouver des fonds.....

VIETNAM : Les micro-crédits mis en place depuis 2007 à Sadéc fonctionnent très bien et ont permis de créer des emplois pour des personnes en difficulté. Les remboursements se font avec beaucoup de sérieux et permettent ainsi d'aider d'autres personnes.

Les parrainages avec Suzanne sont en baisse par manque de parrains.  Suzanne prend de l'âge et se fatigue vite. Nous pensons passer le relais à l'association "A tout coeur" qui parraine aussi.

Arrêt des parrainages à l'école du Dr Chi, nous l'avons aidé depuis de nombreuses années, mais n'en voyons plus la nécessité désormais.

INDE : Maryel, nouveau membre de l'association, vient d'y passer un mois et a fait un excellent travail (voir son compte rendu).

CAMBODGE : Anny y a passé trois semaines, enchantée par l'accueil de nos correspondants à Phnom Penh (voir son compte rendu). 

NICE : Trois fêtes, avec chaque fois une centaine de personnes à Gairaut chez Shirley. Beaucoup de travail, mais tout le monde repart le coeur gai. Et nos caisses se remplissent un peu grâce à ce moment de partage et de convivialité.

Un restaurant pour l'A.G. permet de se retrouver et de partager nos expériences.

Actions prévisionnelles : Aide financière et pratique au Père Patrick, curé de la paroisse de l'Ariane, au nord-est de Nice, pour la distribution de repas deux à trois fois par semaine aux S.D.F.

 

CAMBODGE 2010

 

 

Rencontre avec Monsieur Prak Man et visite des 2 écoles : Athakrass et Maha Knhaung

 

Après 2 jours d'attente, j'ai enfin M. Prak Man au téléphone le vendredi 19 novembre, nous avons pu nous rencontrer à 10 heures et je lui ai remis l'argent donné par MAP, soit 800 €, et 100 € pour ses frais. Nous nous sommes revus le 22 novembre  pour nous rendre à Athakrass, où est située l'école la plus proche de Phnom Penh (50km).

Mr et Mme Prak Man étant passé me chercher à l'hôtel à 7h30, nous prenons la route de Battambang. Une heure et demie plus tard nous voici à l'école où nous recevons un accueil très officiel bien qu'également très chaleureux. Malgré les vacances, les instituteurs et les enfants étaient présents car c'était la fête de l'eau, et ce lundi est normalement férié.

Une demi-heure après notre arrivée commence la distribution des fournitures : 2 cahiers, 2 crayons, 1 stylo-bille, 1 gomme par enfant. Les grands ont droit en plus à 1 règle et les plus âgés à 1 livre. Nous remettons tout cela aux représentants de chaque classe.

La distribution se poursuit par les fournitures générales : 3 ou 4 blocs de papier A4, du papier carbone et du matériel sportif : un ballon de BB, de foot, de volley ainsi qu'un filet.

A la suite de quoi nous sommes invités à partager un repas excellent et abondant.

Départ vers 11 heures après force remerciements.

 

Au prochain rendez-vous, le 4 décembre, nous nous dirigeons vers Kompong Cham, jusqu'à Maha Knhaung, le village natal de Mr et Mme Prak Man, à une vingtaine de kilomètres, de l'autre côté du Mékong. M. Prak Man arrive à l'hôtel dans une camionnette non bâchée pleine de matériel scolaire. Sokha nous accompagne et nous faisons le voyage à l'arrière, entre les cahiers et les ballons. Un bac nous a permis de passer sur l'autre rive du Mékong.

Comme pour l'école précédente, tout le monde est là, enfants et enseignants rangés par classe. L'accueil est tout aussi chaleureux. C'est toujours le même rituel : les représentants de chaque classe viennent prendre le matériel et les instituteurs reçoivent le leur. Au-dessus de la salle, on peut lire que celle-ci a été construite grâce à MAP "MAP à Nice, France". C'est dans cette salle que nous faisons une fois de plus un excellent repas.

N'ayant pu me revoir avant mon départ, M. Prak Man m'a laissé le compte rendu (à une gomme près) des achats effectués pour les 2 écoles.

 

Brève rencontre avec le Père Bruno (successeur du Père Destombes et du Père Bob) le lundi 22 novembre à l'Eglise Saint-Joseph, entre deux portes, où je lui remets la somme de 800 € versée par MAP, après quoi il promet de faire parvenir un reçu et un  compte rendu.

 

Les dix ans du Centre Sokoma

 

Le centre est rudimentaire, une sorte de hangar avec un petit bureau muni d'un ordinateur et d'une petite bibliothèque. Devant le bâtiment, une grande cour pavée. Un couple de gardiens habite là, ainsi que depuis peu un jeune homme qui étudie à Phnom Penh.

Nous nous retrouvons le samedi 20 pour la fête organisée à l'occasion des dix ans de Sokhoma. Sokha est venue me chercher en compagnie de Rathana, jeune fille anciennement parrainée, qui nous a servi de chauffeur. A 25 ans, celle-ci travaille depuis deux ans pour l'association  "Sourire du Cambodge' (du moins c'est ce que j'ai cru comprendre). Elle parle bien le français, apprend l'anglais et aide ponctuellement Sokha.

Une longue série de discours prononcés par de nombreux officiels invités par Sokha (dont le secrétaire d'Etat à L'Education et aux Sports) est suivie par la distribution de sacs de riz et d'une somme de 25 000 riels correspondant au coût d'un uniforme que chaque enfant reçoit normalement en début de chaque année scolaire.

A l'occasion de mes fréquentes rencontres avec Sokha, celle-ci n'a pas manqué d'aborder le sujet de son engagement auprès des enfants, de la responsabilité qui lui incombe, et son souhait de prendre un peu de recul. Elle aimerait limiter désormais son action à superviser, et passer le relais à quelqu'un d'autre, plus jeune, donc plus dynamique. Mais l'action de Sokha est bénévole : prendre quelqu'un de nouveau signifierait lui verser un salaire. MAP pourra-t-elle aider Sokha pour que cette action perdure et que les enfants pris en charge, du moins les plus jeunes, ne se trouvent pas subitement "abandonnés" ?

 

Rédacteur : Anny

 

VIETNAM

Microcrédits à SaDéc

 

Notre partenaire qui gère sur place le système de microcrédits est l'association des Enseignants de Sadec - Hoi Cuu Giao Chuc Sadec (CGC), compétente et digne de confiance. 

 

Rapport des visites en juin 2010


Microcrédit n° 44 de Mme PTD (4 000 000 d) en 2010 : Matériel de pâtisserie.

Grâce au matériels acquis par microcrédit, Mme PTD confectionne toutes sortes de gâteaux à la crème, très appréciés par les Vietnamiens "pour faire la fête"

Microcrédit n° 49 de Mme VTC (4 000 000 d) en 2010 : Culture de gazon japonais.

Sadec est renommée comme terre des horticulteurs. Grâce au microcrédit, Mme VTC innove la culture de gazon, vendu sous forme de plaques pour tapisser les jardins des villas des nouveaux riches.

 

Microcrédit n° 54 de Mme NTT (3 000 000 d) en 2010 : Engrais pour rizières.

Par l'intermédiaire du microcrédit, Mme NTT achète de l'engrais pour ses rizières durant la saison de culture, puis avec l'argent de la vente du paddy, elle achète des fournitures scolaires pour les revendre.

 

Rapport de visites en décembre 2010

 

Microcrédit n° 11 de Mme NKP (4 000 000 d) en 2007 : Fabrication de baguettes d'encens.

Microcrédit n° 26 de Mme NKP (7 000 000 d) en 2008 : Nouvelle production de fabrication automatisée. La première machine lui permettait de "se faire la main", de tester la rentabilité de cette production. Mme P contracte un deuxième microcrédit pour augmenter sa production et réaliser son rêve : création d'une unité de production avec sa propre marque. A signaler qu'en 2008, elle nous a envoyé en France 50 pâquets de 100 baguettes pour les vendre au bénéfice de l'Association ASSADEC.

Microcrédit n° 19 de Mme TTC (200 000 d) : Vente de soupe Hu Tieu. Le microcrédit lui permet d'acheter les ustensiles de cuisine et mobiliers pour servir la soupe Hu Tieu dans son local, maison située dans un quartier populaire d'une île du Mékong, en face de Sadec.

Microcrédit n° 27 de Mme NTKX (4 000 000 d) : Vente des objets en plastique.

Mme NTKX utilise ce microcrédit pour avoir une réserve d'objets en plastique "made in Vietnam", à vendre sur les marchés hebdomadaires des quartiers autour de Sadec.

 

Microcrédit n° 38 de Mme HTNM (4 000 000 d) : Vente de compotes Chè.

Ce microcrédit a permis à Mme HTNM d'acquérir la totalité des matériels de son commerce : table basse, tabourets, cuisine et vaisselle. Son emplacement est situé dans le hall du marché TanQuiDong, le célèbre quartier des pépiniéristes de Sadec. Très gaie et sociable, elle nous présente à toutes ses voisines vendeuses. Ses spécialités sont les compotes à base d'algues d'eau douce. Sa vente n'a commencé qu' il y a deux ou trois mois, mais avec succés.

 

Conclusion :

Après deux ans de collaboration avec l'Association CGC, nous parvenons ensemble à mettre au point un suivi comptable clair et compréhensible pour tous. Nous sommes de plus en plus convaincus de l'utilité de ces microcrédits : forme d'aide qui permet aux personnes démunies de créer une activité productive et de participer à l'économie générale de la région.

 

Rédacteur : Ta Minh

 

 

INDE

Deuxième mission automne 2010

 

Toujours dans le cadre de l'association Passworld, je suis repartie à l'automne pour continuer à enseigner l'anglais à Malkangiri. Mais cette fois grâce à la générosité des donateurs de MAP France, je n'y retournais pas seulement qu'en tant qu'enseignante mais aussi en tant qu'initiatrice et coordinatrice du nouveau projet de MAP : à savoir, la construction d'un complexe sanitaire dans cet internat de 120 fillettes qui n'avaient comme seule ressource que de se rendre dans le champ du voisin pour assouvir leurs besoins naturels, avec tous les risques que cela comporte, en particulier au niveau de l'hygiène et dans la propagation de maladies infectieuses...

Autant dire que n'ai pas chômé, car en plus des 5 heures quotidiennnes de cours, il a fallu rencontrer les ingénieurs, commander et réceptionner le matériel, recruter et superviser l'équipe. Heureusement que je n'étais pas seule et que je pouvais compter sur le soutien de notre partenaire local : l'ONG indienne, NYSASDRI qui gère entre autre ce pensionnat. Sarang Samal, le directeur avait envoyé quelqu'un pour m'escorter pendant les 26 heures de voyage par des moyens multiples et variés, et me seconder au début à cause de la barrière de la langue. Car dans ce coin reculé de l'Inde profonde, rares sont les personnes parlant même un anglais rudimentaire à 15 km à la ronde!!!

L'adorable et compétente équipe pédagogique de l'an dernier avait volé en éclats, incapable de supporter la pression due aux menaces des Maoïstes qui sont nombreux dans cette région des plus défavorisées. Cela n'a pas été une mince affaire de mener à bien cette double mission sans directeur, sans professeur d'anglais et avec seulement un professeur résidant sur le campus au lieu de 5 l'an dernier !!! Très vite vous devenez la personne sur qui l'on compte pour tout résoudre !...

Heureusement que j'étais aussi en contact téléphonique avec Vincent, un autre volontaire Passworld à 800 km de là et spécialisé dans la  construction de toilettes. Cela m'a permis de tenir bon face aux ingénieurs et maîtres d'oeuvre partisans de la fosse septique, alors que nous voulions un projet respectueux de l'environnement : un système de traitement des matières fécales consistant en 2 fosses qui fonctionnement en alernance tous les 2 ans. Ce qui permet au bout de 2 ans d'inactivité de pouvoir les vider, sans risque, et de rédcupérer le contenu solidifié et de l'utiliser comme engrais !

 

MAP, secondée par son partenaire local NYSASDRI, a donc construit un complexe sanitaire : 6 WC, 2 salles de bain double, 2 citernes d'eau sur le toit, 2 fosses perméables, 1 boîte de dérivation. D'après les dernières nouvelles du front et  les photos reçues fin février, tout ce qui est mentionné plus haut est terminé. Et l'inauguration est prévue pour le 15 avril 2011. Lorsque je suis partie au bout de 5 semaines, le gros oeuvre était terminé et j'ai passé le relais à Vincent qui est venu tout spécialement pour superviser la partie délicate de la mise en place des tuyaux, l'inclinaison adéquate de la pente, la perméabilité des puits, et... Bref tout ce qui assurait le succès, la pérennité du projet !

Puis, nous avons laissé à NYSASDRI le soin de terminer le projet et, d'après les photos que vous pouvez consulter sur le site, cela semble en bonne voie. J'ai prévu d'y retourner à l'automne 2011 pour vérifier comment cela fonctionne et procéder à d'éventuelles améliorations.

 

Le deuxième volet dans ce projet de MAP concernait les études et l'épanouissement de ces fillettes :

- un panneau solaire, une batterie de 40 watts, un convertisseur et 2 lampes pour éclairer la vérenda (salle d'études) et le tour est joué ! (la nuit tombe vers 17h30).

- du matériel scolaire : papier, cahiers, ardoises, crayons, etc ; photocopies pour pallier au manque de livres ...

- du matériel péri-scolaire pour le développement harmonieux des enfants dans la joie et la bonne humeur : cordes à sauter, une bicyclette, une autre bicyclette pour les petits avec des petites roues, un set de badminton, un ballon de volley-ball, un lecteur de CD et DVD pour les cours d'anglais et pour la danse (système marchant sur panneau solaire et sur l'électricité quand elle sera installée).

Autant vous dire que le père Noël est passé avant l'heure cette année ! (les photos parlent d'elles-mêmes !)

 

Rédacteur : Maryel Dutrey

 

 

BIRMANIE

Séjour du 16 décembre 2010 au 11 janvier 2011

 

Dans la capitale môn

 

Auparavant, notre curiosité de touristes nous a fait découvrir la capitale môn, Mawlamyine, non loin de la frontière thaïe. C'est là que, visitant  le Couvent Saint-Joseph presque par hasard, nous avons cru utile d'essayer de faire soigner les quatre pensionnaires souffrant d'une maladie de la peau caractérisée notamment par de fortes démangeaisons, affectant ainsi sérieusement leurs performances scolaires. La suite des évènements nous a permis, grâce à la rencontre tout à fait fortuite d'un médecin très dévoué (par ailleurs pasteur luthérien), de mettre  à la dispositon de ces quatre malades le traitement approprié à leur pathologie.

Notre ami Pat Lambert, résident en Alaska, (et qui était un collègue de mathématiques et ami au début des années 70 à Cork), s'est joint à nous pour la durée du séjour et participer à notre soutien. Nous l'attendons jusqu'au 23 décembre, lui laisant deux petites heures de repos à son arrivée avant de prendre le car pour Pathein. Il semble plutôt en forme malgré deux jours de voyage et cinq vols (Fairbanks-Seattle-Portland-Tokyo-Bangkok-Rangoun).

 

Bengamin et l'association "Ayeyarwady Homeland"

 

A Pathein, Benjamin nous attendait dans sa camionnette à l'arrivée du car ; il nous conduit à l'hôtel Paradise, comme d'habitude, même si les conditions du "Paradis"  se sont détériorées au fil des ans, notamment en raison de l'intrusion des moustiques dans les chambres, se faufilant à travers des moustiquaires devenues approximatives.....

Cette année le Père Noël a fait un grand "clin d'oeil" à Benjamin depuis l'Autriche, en jouant en quelque sorte le rôle de redresseur de torts : en raison de taux d'usure prohibitifs en vigueur jusqu'en 2003 (date à laquelle Benjamin a mis sur pied la Banque du riz, coopérative destinée à protéger les riziculteurs des manigances prédatrices de capitalistes dénués de tout scrupule), les karens alentour se sont vu confisquer leurs propres terres. C'est alors que juste avant Noël parvient par courriel à Benjamin l'heureuse surprise inattendue : Sébastien de Ganay, peintre français résidant à Vienne, qui connaît Benjamin de réputation, vient de vendre une toile pour une somme de 12 000 € qui va servir à racheter les douze hectares de la rizière en question dont le produit de la vente du riz permettra de faire vivre cent vingt enfants.

Benjamin nous explique par ailleurs qu'il a dû regrouper l'ensemble de ses activités sous l'appellation "Ayeyarwady Homeland" (Patrie de l'Irrawaddy") afin de s'inscrire comme ONG locale et donc faciliter les liens avec les associations humanitaires dont AVSI est la plus présente.

Même dans les miliEux chrétiens, la fête de Noël se réduit en Birmanie à la messe du 25 décembre, à l'exclusion de toute libation païenne. Nous allons donc nous coucher "comme les poules", après une frugale collation (Pathein n'étant pas connu pour sa gastronomie, c'est même une litote !).

La veille de Noël, le taxi qui nous conduit à Myaungmya nous arrête au foyer estudiantin féminin où nous constatons avec satisfaction la réalisation des améliorations financées par l'intermédiaire de MAP : achat d'ouvrages didactiques, de revues scientifiques, fabrication de bureaux individuels, modernisation de la cuisine, et à l'extérieur construction de la citerne d'eau et du mur d'enceinte de la propriété (afin de tenir à distance respectable les "mauvais garçons").

Au pensionnat de Myaungmya les enfants nous accueillent par des chants de Noël traditionnels (dont nous reconnaissons la mélodie de notre "Minuit chrétiens...."), suivis d'un long échange avec nous. L'exotisme de la France, à force de nous revoir chaque année, commence à se banaliser. L'Alaska, en revanche, garde tout l'attrait mystérieux du plus lointain possible. Quelle patience manifestée par tous ces petits et ces adolescents devant ces étrangers, alors qu'ils attendent la distribution des chocolats à la fin de l'échange  !

Survient abruptement l'instant où nous aussi bénéficions de l'amélioration apportée par MAP au pensionnat depuis l'an passé : une panne d'électricité, nous plongeant dans le noir absolu, est vite relayée par les batteries alimentées par les deux panneaux solaires installés depuis notre dernier passage. Avant de prendre congé de nos petits amis, nous visitons le chantier du bâtiment attenant, celui qui abritera le dortoir des garçons, ainsi que les bureaux que louera l'association italienne AVSI, apportant ainsi un revenu supplémentaire non négligeable au pensionnat.

Le jour de Noël nous prenons la route de terre battue pour l'école de brousse, à quinze kilomètres de là. Les fillettes sont logées dans un bâtiment situé à cinquante mètres de l'école dont une partie du premier étage sert de dortoir aux garçons, l'autre partie étant allouée à la bibliothèque (la table, le rayonnage et les ouvrages de référence venant du don de MAP l'année qui vient de s'écouler). Nous avons la satisfation d'observer par la fenêtre deux garçons en contrebas qui se lavent les mains avec du savon. Là  encore, l'amélioration du cadre de vie grâce à MAP est manifeste. Benjamin nous explique que les jeunes se sont vite habitués à se laver à l'eau savonneuse, cette habitude les conduisant à prendre conscience de l'importance de l'hygiène dans la vie moderne, même dans un cadre de brousse, ajoute-t-il.

Qu'en sera-t-il du soutien de MAP pour l'année en cours ? Benjamin souhaite qu'il soit concentré sur les études universitaires à Pathein. L'allocation de MAP sera donc répartie entre dix-sept étudiants qui séjourneront au Foyer estudiantin pendant toute la durée des cours. La vie quotidienne qui leur est proposée est certes frugale, mais les étudiants ne sont pas exigeants, d'autant plus qu'ils ont conscience du privilège qui leur est offert , à savoir celui d'être enfin "étudiants à temps complet". Ils sont donc animés d'un enthousiasme qui est très encouragent, et porteur d'espérance quant à la nouvelle génération qui s'efforcera de prendre en main le destin du pays.

 

Liens avec l'association "The Light of Asia"

 

Une camionnette non bâchée nous amène dans l'air frais du petit matin de Mandalay au village de Si Kar, comme chaque année à pareille époque. Cette fois-ci, Kyaw Htin, le président de l'association, avait mis un point d'honneur d'attendre notre arrivée pour commémorer le troisième anniversaire de la fondation du dispensaire. Nous arrivons juste à temps pour le moment solennel  : je me retrouve tout d'un coup avec dans les mains une paire de ciseaux en vue de couper le ruban qui doit signifier l'ouverture officielle du nouveau bâtiment où "trône" l'appareil à radiographier offert par MAP l'an dernier. Visiblement, le dispensaire prend de l'ampleur avec cette nouvelle construction comprenant plusieurs pièces où sont situés également les autres instruments médicaux acquis grâce au soutien financier de MAP, à savoir le générateur d'oxygène et l'électrocardiographe. Deux autres salles, encore vides, sont prévues, l'une pour les accouchements et l'autre, de dimension plus restreinte, pour un laboratoire. L'ancienne bâtisse, qui servait à l'origine de dispensaire, est en train d'être aménagée pour servir de maison d'habitation au médecin qui sera ainsi constamment sur place.

Kyaw Htin souhaite que notre soutien financier se porte cette année essentiellemnt sur la construction de l'orphelinat pour filles car il y a urgence : les jeunes orphelines déjà recueillies ne sont pas des cas isolés dans les rues de Mandalay. D'autre part, grâce aux excellentes relations que Kyaw Htin entretient avec Didalou, le supérieur du monastère bouddhiste (situé dans la forêt à trois km du village), les garçons orphelins sont déjà pris en charge dans le monastère. Quant aux deux premières orphelines, ellles logent en attendant en compagnie d'une jeune moniale dans une partie de l'école nouvellement construite sur le terrain où sera érigé le bâtiment de l'orphelinat. A voir comment les fillettes s'amusent ingénument avec la moniale, sans être pour le moins dérangées  par notre venue, on peut se faire une idée de la nature affectueuse des relations qui se sont nouées entre ces fillettes et leur jeune tutrice.

Selon les voeux de Kyaw Htin une partie de notre soutien va être allouée à l'achat de petit matériel médical destiné au laboratoie. Comme Didalou nous a invités à séjourner l'an prochain dans son monastère (ce qui Nous épargnera des heures passées dans Mandalay à respirer une pollution particulièrement nocive), nous aurons tout le loisir d'observer comment fonctionnent le dispensaire, l'école et l'orphelinat si sa construction est achevée d'ici là.

 

Liens avec l'association "Global Green Group"

 

En  compagnie de Devi Thant (présidente de l'Association écologiste "Global Green Group") nous avons rencontré l'étudiante Nilar Aung (qui venait de terminer avec succès ses études d'infirmière). Grâce à Devi, qui nous servait d'interprète, nous avons fait promettre à la jeune infirmière d'envoyer une lettre de remerciements à Dominique Mandrilly, au terme de ces trois années de bourses. Le matin de notre retour, Devi est revenue nous voir avec Nilar pour nous remettre la photocopie du diplôme d'infirmière récemment obtenu. Promesse nous a également été faite que Dominique recevra la photo de la cérémonie "à l"anglaise" de la remise officielle des diplômes qui a lieu fin janvier.

 

 Rédacteur : Michel Martiny