Rapport d'activité 2011

Une année de plus a passé trop vite. Les actions se poursuivent grâce à votre aide et à votre fidélité.

Mali : L’an dernier la sècheresse a sévi et cette année les pluies diluviennes ont détruit une partie de l’école et des maisons de Goundam. Le choléra a ensuite fait des ravages. Nous avons envoyé 1 000 euros en urgence pour acheter des récipients afin de faire bouillir l’eau infestée et des médicaments.

Les nouvelles du Mali sont très mauvaises. Aminata notre correspondante à Bamako nous a laissé ce message « Chaque fois qu’il y a un coup d’Etat les choses prennent du temps dans la machine à réflexions. Au nord du Mali, les rebelles se réjouissent et avancent. Au sud, on casse et on pille. Actuellement le Mali est sous embargo par la communauté internationale. Les partis politiques et la société civile sont partagés. Que le Bon Dieu sauve le Mali ».

La ville de Gao est aux mains des rebelles et nous n’avons plus de nouvelles du village de Fafa situé à 60 kilomètres de Gao.

Huitième séjour en Birmanie   (décembre 2011 – janvier 2012)

 Comme l’an dernier à pareille époque, notre ami Pat Lambert nous a rejoints, à Bangkok cette fois-ci, depuis Fairbanks (en Alaska), après un voyage de plus de 48 heures. Nous allions trouver en Birmanie pour la première fois une atmosphère différente, toute empreinte d’espoir. Ayant sans doute médité sur le sort de certains dirigeants à l’issue de ce qu’il est convenu d’appeler « le Printemps arabe », les généraux de la junte au pouvoir depuis six décennies en Birmanie ont considéré plus prudent de passer la main à un gouvernement civil. Ne soyons pas trop naïvement optimistes pour autant : les généraux gardent sur ce nouveau gouvernement un œil « vigilant » ! Toutefois, un air de liberté souffle bien sur le pays, mais la loi martiale est toujours en vigueur. Il importe par conséquent de rester prudents, citoyens et visiteurs.

Certes, le parti d’Aung San Suu Kyi, la « Ligue pour la démocratie », a maintenant droit de cité ; mais par un artifice de la Constitution manigancé par le régime, un nombre très limité de voix reste disponible pour la « Ligue », alors que les militaires et le gouvernement actuel sont certains de se tailler la part du lion, rendant impossible toute véritable réforme allant dans le sens de la modernité. 

Il n’en reste pas moins qu’il y a des signes qui ne trompent pas : nous avons aperçu sur un mur d’un faubourg de Mandalay une affiche grandeur nature de la  "Dame de Rangoun  " ; de même, à l’issue du quatrième anniversaire du centre médical (que nous soutenons financièrement), se vendaient au vu et au su de tout le monde d’immenses calendriers ainsi que des T-shirts figurant l’héroïne national

Le centre médical du village de Kan Gyi Khon

(Il s’agit bien toujours du même lieu, mais le village en question, bien que de taille relativement modeste, comporte à notre insu, plusieurs noms, suivant les quartiers, d’où notre erreur topographique des années précédentes.)

Comme chaque année, Kyaw Htin, secrétaire général de l’association « The Light of Asia », nous accompagne de Mandalay jusqu’au village abritant le centre médical, et trois kilomètres plus loin, jusqu’au monastère bouddhique.  Nous étions en effet invités à séjourner par le supérieur du monastère qui nous a accueillis par un sourire d’autant plus large que c’était le seul moyen de communication entre nous. Si nous avions souhaité nous y rendre pour une retraite spirituelle, cela aurait sans doute été possible dans quelque bâtiment à l’écart. Mais l’ambiance était en fait celle d’une grande activité : un stage de recyclage professionnel se tenait dans une grande salle à l’intention d’une cinquantaine de jeunes enseignants qui se préparent à jouer un rôle de responsabilité dans la Birmanie de demain. Nous avons ainsi compris que l’esprit de ce monastère est sans équivoque celui de la modernité et du progrès social, dans cette « ambassade de Bouddha », véritable oasis de liberté par rapport aux autorités gouvernementales.

Le premier jour de notre séjour, par un heureux hasard, nous voyons arriver l’ambulance commandée par l’association locale. Kyaw Htin nous rassure en nous expliquant que le véhicule allait être examiné avant l’achat définitif. Il s’agit d’un fourgon provenant de Thaïlande, repeint aux couleurs d’une ambulance, surmonté d’une signalisation lumineuse caractéristique. Par chance, un couple de nos amis du Canada, Rick et Val, nous avait rejoints. Val, en tant qu’infirmière en chef, séjournant en Birmanie pendant six mois pour élever le niveau général des études d’infirmière, se déclare satisfaite du fonctionnement du brancard sur roulettes et surtout du générateur d’oxygène. L’affaire est donc conclue : ce sera notre contribution pour cette année, à concurrence d’un tiers du prix global du véhicule.

Il ne fait pas de doute que cette ambulance rendra de précieux services dans les cas les plus urgents : patients gravement atteints et accidentés de la route, car c’est la seule ambulance disponible depuis Mandalay, d’autant plus que l’hôpital régional du gros bourg situé à 15 kilomètres à l’Est, Pyi-Oo-Lwin, en est toujours dépourvu.

Le soir, nous sommes conviés à un repas en plein air au son des flonflons, au cours d’une fête où prennent part les habitants alentour : bouddhistes, chrétiens et musulmans. 

Le 4 janvier, fête nationale célébrant l’indépendance du pays, est aussi le quatrième anniversaire de la création du centre médical. Chaque année, les participants sont de plus en plus nombreux ; cette année c’est une foule serrée qui vient admirer le grand bâtiment dont certaines salles sont encore vides. Si l’on en juge par tous les discours et certificats de reçus de dons de la part de la population des environs, il semblerait que le succès du centre médical attire l’enthousiasme et la générosité. Quand la foule se disperse, la salle du dernier étage se remplit de donateurs de sang qui vont bientôt prendre place sur des lits de camp. C'est un phénomène nouveau : chacun a conscience de participer au bien général.

Quelques jours plus tard, de retour à Rangoun, nous recevons un courriel de nos amis canadiens nous annonçant que des représentants du Ministère de la Santé viennent de reconnaître officiellement que l’installation du matériel radiographique (que nous avions apporté il y a deux ans) est en parfaite conformité avec les dernières normes en vigueur. Etant donné que le matériel radiographique de l’hôpital régional n’a pas reçu l’approbation des mêmes autorités, on mesure l’importance que revêt chaque année un peu plus ce centre médical gratuit.

            Quant à l’école du village, subventionnée par « The Light of Asia », les élèves y sont toujours plus nombreux ; devant les besoins pressants des villageois alentour, une bâtisse en bambou a été érigée pour abriter les jeunes enfants des classes maternelles. L’achèvement de l’orphelinat sera pour une autre année.

      Benjamin et l’association   "Irrawaddy Homeland  "(en milieu karen)

 Le foyer estudiantin auprès de l’Université de Pathein

Au terme de notre trajet depuis Rangoun, en fin d’après-midi, Benjamin qui ne tarde pas à se présenter à l’arrêt de l’autocar, nous conduit au foyer estudiantin où nous attendaient les 21 étudiants à plein temps à l’Université de Pathein. Chacun(e) se présente : prénom et matière étudiée, sans trop s’étendre, étant donné leur timidité et leur anglais limité. Notre contribution couvrira  les frais d’ensemble des études de l’année 2012.

L’école  de brousse

Les gamins et gamines parfaitement rangés devant nous n’ont pas encore atteint l’âge de la timidité ; au contraire, leur mine réjouie exprime ouvertement leur joie à retrouver (pour nombre d’entre eux) ces trois quasi-extra-terrestres qui les fascinent, d’autant plus que nous apprenons par Benjamin que nous sommes les seuls à leur rendre visite dans l’année, le côté clandestin de l’école étant ainsi bien gardé. Cette petite troupe de quelque 80 enfants nous offre un véritable spectacle bien rôdé, soigneusement préparé par les instituteurs qui veillent au fond de la salle, et orchestré par deux adolescentes solennellement parées du titre de « maîtresse de cérémonie » ! Chants divers et pas de danses se succèdent sans aucun temps mort, nous faisant passer alternativement de l’émotion au ravissement.

Vient enfin le moment attendu par tous les enfants, pleinement mérité vu le sérieux de leur spectacle : la distribution de chocolat, à savoir un carreau et demi par enfant (car il s’agit de ne pas oublier ceux du pensionnat à Myaungmya). Pendant la distribution Benjamin leur rappelle l’importance de cette friandise : << Sachez que le riz est la nourriture de votre corps, mais le chocolat est la nourriture de votre beauté. Dégustez-le lentement ! >>  Un sourire de délice traverse le visage de tous. Ceux qui ont gardé un certain temps à la main ce bout de chocolat se lèchent longuement les doigts, prolongeant ainsi la dégustation quelques instants encore.

Benjamin nous apprend qu’il doit se rendre le lendemain à Rangoun pour rencontrer un couple de touristes italiens (de petits confiseurs de la région milanaise) qui ont manifesté leur intention de financer la construction d’un dortoir réservé aux garçons qui partagent à présent le dortoir des instituteurs, au-dessus de la salle de classe.

Le pensionnat de Myaungmya

Ici encore les quelques 60 pensionnaires ont préparé pour nous souhaiter la bienvenue un petit spectacle touchant, récompensé par le carreau et demi de chocolat.

Grâce aux économies dues à la vente des porcs et l'aide financière d'un mécène de Singapour, un nouveau bâtiment en dur a été construit, jouxtant l'ancienne maison, afin d'offrir des conditions de vie décente aux enfants et adolescents dont un grand nombre d’entre eux ont été accueillis à la suite des ravages du cyclone Nargis en 2008.

Malheureusement, l’été dernier les trois-quarts des cochons ont été décimés par une maladie subite, entraînant une perte sèche considérable car leur vente saisonnière constitue l'essentiel des revenus du pensionnat. Benjamin doit répartir son budget au mieux, tirer parti de la moindre source de revenu. Par bonheur, grâce à l'intervention d'AVSI, une machine à décortiquer les grains de riz permet un bien meilleur rendement. Tout près, nous rencontrons une jeune femme fière de nous montrer ses légumes énormes, ressemblant à des potirons, mais de couleur verte. Benjamin nous explique qu'elle est bien plus satisfaite de son sort depuis que son mari peut travailler dans les champs de riz, alors qu'auparavant le revenu de leur ménage se limitait à la vente sur le marché des rats attrapés la veille. À l'ombre du hangar, un camion "fait maison", dénué de moteur... Abandon? Nullement! Rien n'est gaspillé dans cette société où il importe de tirer parti de tout. Bien au contraire, c'est un bon exemple des prouesses du "système D": lorsque le tracteur a terminé son travail dans les champs de riz, son moteur est alors installé sur le camion pour le transport des sacs de riz jusqu'à l'entrepôt.

 Séjour dans le nord de la Thaïlande, à Chiang Maï L’école de Baan Marina

            MAP subventionne depuis 25 ans une école de couture fondée par des religieuses basques espagnoles à l’intention des jeunes filles des villages montagnards de l’arrière-pays.

Ces jeunes filles bénéficient pendant deux ans d’une formation de couturière qui les met à l’abri des griffes prédatrices des racoleurs ratissant les villages reculés afin de contraindre leurs jeunes proies naïves à la prostitution forcée.

            Trois religieuses thaïes et deux basques nous ont parlé avec enthousiasme de leur établissement scolaire. Dès le début de notre entretien à bâtons rompus, nous avons apprécié l’atmosphère de chaleur humaine, de tolérance et d’ouverture d’esprit. Aucune tentative de convertir qui que ce soit, nous affirment-elles, pas plus les bouddhistes que les animistes. Une des deux religieuses basques, Isaura Reija, active depuis la création de l’école, nous confie dans un délicieux français : << Lorsque nous retournons en Espagne, les sœurs nous font remarquer que nous leur paraissons plus bouddhistes que catholiques ; je leur réponds que puisque nous vivons parmi les bouddhistes, il est normal que nous soyons devenus un peu bouddhistes >>.

            Dans une immense salle une cinquantaine d’adolescentes sont affairées devant leur machine à coudre, des Singer pour la plupart. La première année, elles se font la main sur des machines d'arrière-grands-mères, à pédales, alors que la seconde année, elles peaufinent leurs ouvrages sur de rutilantes machines électriques modernes.

            À côté, un grand bâtiment moderne abrite la cuisine, le réfectoire et le dortoir des élèves, grâce à la générosité d’un donateur espagnol anonyme qui avait eu vent de l’état déplorable de la structure de la bâtisse d’origine en bois minée par les termites et menaçant de s'écrouler.

            Au terme de leurs études, les jeunes filles qui ont trouvé un emploi en ville ont la possibilité d’habiter dans le bâtiment plus ancien, dont le frontispice affiche en bas-relief sur une plaque de pierre l’origine de la fondation de l’école en langues thaïe et basque !  

                

Excursion dans la montagne aux confins de la frontière birmano-thaïe

            Afin de nous permettre de nous rendre compte des conditions de vie de certaines anciennes élèves de l’école, Sœur Saowanee, la soixantaine allègre (future missionnaire thaïe au Honduras), nous conduit à Phamon et Ang-ka, deux villages karen. Son semi-pick-up fait vite le plein car quelques élèves se joignent à nous afin de saisir l'occasion de rendre visite à leur famille.

            Loin des axes routiers, nous découvrons deux villages prospères grâce à d’anciennes élèves vivant de leurs travaux de couture dans leur foyer, et mettant en vente vêtements, nappes et couvertures à la coopérative locale. Ces jeunes femmes peuvent veiller sur leurs bambins tout en gagnant leur part du revenu familial, alors que leur mari travaille dans les champs de café, pour la plupart. En résumé : de belles réussites sociales au crédit des religieuses de l’école Baan Marina.

Soutien financier aux deux associations en Birmanie

 L’apport de MAP (à savoir 10 000 €) à ces deux associations a été réparti comme suit :

   °   The Light of Asia

               La contribution de MAP en vue du paiement de l’ambulance s’élève à 4 500 €.

   °   Irrawaddy Homeland

La prise en charge totale par étudiant(e) à plein temps poursuivant ses études à l’Université de Pathein s’élève approximativement à 300 €. Les 5 500 € remis à l’association "Irrawaddy Homeland" de la part de MAP (auxquels il convient d’ajouter la somme de 900 € remise directement à Benjamin en septembre dernier à Monaco par M. George Gennaoui, Conseiller  auprès de l’Ordre Militaire Hospitalier de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, dans la Principauté de Monaco) couvriront par conséquent dans leur globalité les frais d’études pour l’année 2012.

   Que soient remercié ici le comité directeur de "Médecine, Aide et Présence", et en premier lieu sa Présidente, Shirley Saramito, qui nous fait confiance, ainsi que la parenté et les amis, non seulement de France et de Monaco, mais aussi des pays suivants: Allemagne, Angleterre, Australie, Etats-Unis, Irlande, Italie, Pologne, République tchèque et Suède. 

 

                                                                                                Michel Martiny

Inde : Rapport 2011-2012

Suite à la décision européenne de mettre fin à l’aide financière apportée aux ONG indiennes, l’association NYSASDRI que nous soutenons depuis 2010 connait de graves difficultés. De plus, comme un malheur n’arrive jamais seul, le gouvernement indien qui jusqu’à présent subventionnait une grande partie de la nourriture des enfants de l’école de Malkangiri et de celle de Muniguda vient de décider de retirer son soutien financier à toutes les ONG !

 

Ce qui explique que lorsque nous sommes arrivés début Janvier, la situation était plutôt catastrophique :

Pratiquement deux ans sans directeur et un an sans adulte responsable, le campus était devenu méconnaissable : Les clôtures laissaient passer chèvres, cochons et même des vaches qui venaient brouter les maigres plantations ; les immondices s’accumulaient de l’autre côté des barrières ; les arbres fruitiers étaient mal irrigués, le potager n’en avait que le nom. De plus le gouvernement ayant changé les programmes, de nouveaux manuels ont été édités mais seulement un exemplaire par classe avait été distribué. Faute de moyen l’encadrement était pratiquement inexistant. Le manque d’un chef pour canaliser l’énergie des fillettes et du personnel se faisait cruellement sentir ! 

Les toilettes que M.A.P. avait construites l’an dernier, maintenant qu’il ne pleuvait plus, n’étaient pas utilisées car il n’y avait toujours pas l’eau courante, faute d’argent. 

 

Heureusement, Vincent Courilleau, qui m’avait secondé pour la construction des toilettes et qui à présent fait partie de M.A.P, avait accepté de venir passer un mois de ses vacances pour améliorer et pérenniser le système d’épuration. Nous avons donc retroussé nos manches au propre et au figuré et nous nous sommes mis au travail… Le simple sourire d’une de ces gamines vous donne des ailes !

 

L’action de M.A.P, grâce aux fonds collectés en 2011 :

Suite à la construction l’an dernier du complexe sanitaire, notre action 2012 a été essentielle pour assurer la pérennisation du projet et l’avenir de l’école.

 

1/ Assainissement : Perfectionnement du projet de 2010. Dans le but de pallier à l’impossibilité d’infiltrer les liquides à travers le sol argileux, un filtre à sable horizontal de 35 m2 a été installé. Il permet de filtrer les liquides venant des twins pits pour permettre de les évacuer en surface sans craindre des problèmes avec le voisinage en aval. De plus un puits de récupération des eaux filtrées a été creusé pour arroser le potager. Coût : 903€

 

2/ Agriculture hydroponique ou Sili-Culture (sur une pente à 6% recouverte d’une couche de sable d’environ 10 cm) : Construction de deux jardins hydroponiques en dur et de deux urinoirs, l’un près des salles de classe et l’autre près du dortoir pour récupérer l’urine légèrement diluée et s’en servir comme engrais grâce à un goutte à goutte au niveau des racines. Vincent a déployé des trésors de diplomatie et de pédagogie pour former les fillettes à ce nouveau mode de culture et surtout à vaincre leurs réticences quant à la manipulation de cet engrais gratuit qu’est l’urine !!! Là encore nous avons souffert du manque d’adulte et de personnes parlant anglais pour épauler notre démarche, des chèvres et vaches qui venaient la nuit brouter nos jeunes pousses avant que l’on se décide à clôturer le périmètre. Malgré tous ces aléas, Epinards, haricots, chilis… la récolte s’annonçait prometteuse lors de mon départ deux mois plus tard et une enseignante fraîchement nommée a été chargée de superviser le bon déroulement des opérations. Coût : 481€

 

3/ Amélioration de la vie sur le campus :

-Electrification du campus selon les normes de sécurité avec un dépôt de garantie de 140€ auprès de la compagnie d’électricité, nécessaire pour le branchement. Ampoules à économie d’énergie et pose d’un panneau solaire sur les toilettes pour pallier aux coupures fréquentes et rassurer les enfants pour qu’elles utilisent toilettes et urinoir aussi pendant la nuit. Coût : 741€.

- Eau courante : Tout en gardant la pompe à main, grâce à l’électricité nous avons pu installer une pompe submersible. Les réservoirs construits l’an dernier sur le toit des toilettes trouvaient enfin leur utilité et ces demoiselles n’ont pas mis longtemps à découvrir qu’il n’y avait qu’à ouvrir un robinet pour avoir de l’eau dans les six toilettes et les deux salles de bains !!!! Comme on leur a fait comprendre qu’elles ne devaient pas se laver dans les WC afin de ne pas remplir inutilement les puits, elles s’emparèrent du couloir, mais là, l’eau se mit à dévaler les trois marches vers l’extérieur et atterrissant sur la terre « glaise » je vous laisse imaginer la patinoire !!!! Il y avait urgence à leur installer un robinet à l’extérieur au dessus d’un évier avec une évacuation canalisée vers les citronniers. Ce qui fut fait après une énième virée shopping à la ville ! On en profita pour acheter 100 mètres de tuyaux supplémentaires afin d’acheminer l’eau courante jusqu’à la cuisine et d’installer un robinet dans le jardin pour pouvoir brancher un tuyau en plastique pour arroser le potager, simplifiant la corvée d’eau des enfants et assurant une meilleure irrigation donc un meilleur rendement pour leurs cultures. Coût : 559.

-Investissement en mobilier, ustensiles de cuisine, armoire métallique, petit outillage : marteau, scies, perceuse, pinces, tournevis, onze ventilateurs de plafond pour les salles de classe, dortoir et chambres d’hôte. Le gouvernement ayant décidé de reprendre les lits qu’il nous avait prêtés, nous avons été obligés d’acheter trente lits avec armature très robuste en fer et plaque de contreplaqué de 18mm sur le dessus, car il était impensable de faire dormir les enfants à même le sol car en plus des rats, les scorpions et les serpents ne sont pas rares comme nous avons pu le constater ! Coût 2027€ dont 1400€ pour les lits.

 

4/ Amélioration de la vie scolaire et sportive :

-Terrain de sport, jeux et équipement sportif : Bac à sable pour les plus jeunes, fosse pour le saut en longueur et en hauteur, terrain aplani pour le volley, le basket et le badminton, panneau de basket plus ballon, de nouvelles raquettes de badminton et une provision de volants, ainsi que 2 bicyclettes supplémentaires, ce qui fait deux grandes et deux petites à la disposition des enfants. Coût 204€      

- Une sortie scolaire : piquenique organisé sur les berges d’un lac de barrage à 20km, transport, repas avec du poulet et des légumes et une sortie en pédalo sur le lac. Coût 61€.                                        

               - Boite à pharmacie 6€.                                                                                                                                                - Matériel éducatif : 463€ dont 300€ environ en investissement : tableaux noirs, armoire métallique, barres de contreplaqué fixées sur les murs des salles de classe pour y punaiser dessins d’enfants, affiches éducatives etc. ; un grand tableau métallique fixe et un plus petit déplaçable, avec des lettres aimantées ainsi que les principaux outils grammaticaux tels que les pronoms personnels, les interrogatifs, les verbes être et avoir à différents temps et personnes, bref tout ce qui entre dans la composition de phrase et des aimants libres à placer sur des bouts de papier avec des mots pour varier les combinaisons à l’infini… Tout un attirail pour les amener à comprendre les structures grammaticales et leur permettre de jongler avec les mots pour créer des phrases à elles et échapper au par cœur qui n’est malheureusement pas synonyme de compréhension. (Là encore j’aurais aimé pouvoir passer le relais à un adulte). Constitution d’une petite bibliothèque de vingt et un livres dont trois dictionnaires et des manuels d’Oxford University Press, Inde pour l’enseignement de l’anglais en Primaire ; Nous avons aussi laissé de l’argent afin qu’ à la date requise il puisse être déposé à l’office gouvernemental afin d’obtenir un minimum de quinze livres par matière et par classe et trente si possible pour la première année pour l’année scolaire 2012-2013 !  

 

5/ Opération d’une enfant de 11 ans

 

Kolpana est une très bonne élève de CM1, dessinatrice hors pair, ayant perdu sa mère et issue d’un milieu encore plus défavorisé que ses camarades. Cette enfant adorable était atteinte d’un strabisme extrême, avec tout ce que cela implique sur le plan psychologique et comportemental. Œuvrant dans l’esprit de M.A.P. j’ai obtenu les autorisations nécessaires pour emmener Kolpana avec moi à la fin de ma mission afin qu’elle soit opérée à 800 km de là, au Dhenkanal Eye Hospital, hôpital à la pointe du progrès en ophtalmologie et créé et géré aussi par notre partenaire NYSASDRI. Le chirurgien a fait le maximum possible en une opération pour corriger l’important strabisme qui lui gâchait la vie.

Deux jours après l’opération, malgré l’inflammation on pouvait déjà voir la différence, et aux dernières nouvelles elle va bien et est très heureuse. Elle est retournée à l’école avec des lunettes de soleil (pour se protéger de la poussière) dignes d’une star américaine, escortée par l’aide cuisinière et le chauffeur du mini bus qu’on avait mis à notre disposition le temps de notre séjour et que l’on avait rapatrié sur Bhubaneswar. Ils n’étaient pas trop de trois de la tribu des Koya pour se serrer les coudes en terre étrangère et prendre l’autocar pour rentrer chez eux ! Coût total avec les frais de transport etc. : 311€.

 

 

6/ Parrainage de trois fillettes de l’ODM School

 

Cette école, située à Kashipur, à une heure de route de Dhenkanal a ouvert en février 2010 et fêtait ses 2 ans. Il y a trois classes de maternelles, un CP et un CE1 et l’enseignement y est dispensé en anglais. Contrairement aux deux autres écoles gérées par NYSASDRI, celle-ci demande aux parents de participer aux frais de fonctionnement et de ramassage scolaire pour faire face aux lourds emprunts contractés pour construire les bâtiments et continuer à payer des institutrices qualifiées. Malheureusement sur les quatre-vingt enfants inscrits, trente ont dû abandonner car leurs parents avaient trop honte de ne plus pouvoir payer. Nous avons demandé aux institutrices de choisir trois fillettes parmi celles qui avaient interrompu leur scolarité en cours d’année et bien sûr celles qui leur avaient semblé les plus prometteuses…  

Il serait regrettable qu’une telle école ferme : le but de cette école étant la formation d’une élite composée d’enfants appartenant à différentes tribus ou encore à ce groupe appelé en anglais O.B.C., c'est-à-dire Other Backward Community (autre peuple arriéré), à peine plus haut dans l’échelle sociale indienne que les enfants de tribus ! C’est maintenant qu’il faut les aider à constituer une élite afin qu’ils aient bientôt leurs propres porte-paroles, car c’est sur le terreau de l’ignorance que les Naxalistes Maoïstes cultivent les germes de la rébellion. Coût : 180€ x 3 = 540 €.

 

 

Conclusion :

Devant l’état de l’école à notre arrivée, nous avons ressenti colère, frustration et découragement. Vincent lors de son débriefing à Bhubaneswar a fait part de notre ressenti à la direction de NYSASDRI. Quinze jours plus tard NYSASDRI envoyait une enseignante pour les plus petites et un homme de confiance, parlant anglais, chargé de remettre le campus en état. Sous sa direction, tout le monde se mit au travail et en moins d’une semaine le campus avait changé d’aspect. Puis le directeur de NYSASDRI et son bras droit ont fait les 800km pour venir se rendre compte par eux-mêmes. Cette visite fut des plus bénéfiques car elle a permis de remotiver les troupes, de planifier les tâches comme réparer les clôtures, lancer la construction du 2ème jardin hydroponique, convaincre les fillettes et le personnel des avantages de ce type d’agriculture, mettre en évidence la cohérence du projet de MAP tant sur le plan de l’hygiène, de la santé, de l’écologie , de l’amélioration des conditions de vie et d’enseignement et d’une agriculture vivrière devant leur apporter une certaine autonomie. La nécessité de nommer un adulte responsable étant établie, on m’assura que le nécessaire serait fait.

NYSASDRI a tenu parole puisque la veille de mon départ j’ai pu m’entretenir avec la jeune femme sollicitée pour le poste et je sais que depuis elle a été engagée ainsi qu’un autre professeur.

L’année 2012-2013 semble s’annoncer sous de meilleures auspices, mis à part la menace maoïste qui fait qu’actuellement la région est interdite aux étrangers et les difficultés de trésorerie pour payer les professeurs et nourrir les enfants. Certes le directeur de NYSASDRI, Sarang Samal, multiplie ses efforts en parcourant le monde : Etats-Unis, Canada, Grande Bretagne, Allemagne, Suisse, France … pour lever des fonds, trouver des sponsors ; et à présent des parrains pour les enfants des trois écoles que gère NYSASDRI, mais ils comptent tous sur notre aide.

Sur les 7000 euros de dons alloués au projet, 6296 euros ont été dépensés. Dans ce contexte d’incertitude il m’a semblé préférable de restituer à M.A.P. sur le compte Inde les 704 euros restant. En effet, un suivi de l’évolution de la situation et une discussion au sein de M.A.P. me semblent indispensables afin de déterminer la meilleure façon de leur venir en aide.

 

                                                                                                                      Maryel Dutrey

 

CAMBODGE

Marie-Claude s’occupe toujours des parrainages pour vingt enfants aidés sur place par Sokha. Trois sur quatre ont réussi le baccalauréat. Trois sont à l’université et le quatrième suit une formation d’un an dans le tourisme.

Une fois de plus, les inondations ont dévasté le centre où se réunissent les enfants. Sokha a demandé une aide à son fils mais rien à MAP. Les réunions et distributions de riz se font en ce moment chez sa fille.

Monsieur Prak Man notre fidèle correspondant depuis vingt cinq ans pour les écoles d’Athakrass et Maha Knhaung prend de l’âge. Il a été très malade et aimerait trouver un remplaçant. Comme toujours, il nous a envoyé la facture des fournitures achetées et distribuées aux enfants des deux écoles et des photos. Là aussi, les grandes inondations d’octobre et novembre ont dévasté des bâtiments. Il nous demande une aide supplémentaire pour restaurer un bureau où le plancher a été emporté.

VIETNAM

En 2012, nous passerons le relai à l’association « A tout cœur » pour les parrainages de Suzanne.

 

NICE

C’est parti. Le projet s’est réalisé, nous aidons financièrement et aussi de notre temps, le Père Patrick, curé de l’Ariane, en collaboration avec le Samu Social. En ce moment, nous distribuons environ cinq cents repas par semaine. Si vous avez du temps, vous êtes les bienvenus (renseignements : Shirley 0689615462).

Deux fêtes à Gairaut en 2011 et un restaurant pour l’assemblée générale, avec vos cotisations et parrainages, ces fêtes remplissent nos caisses et nous aident à aller de l’avant vers les plus démunis.

Deux fêtes sont prévues en 2012. Cette année, elles se feront le dimanche à midi : le 17 juin (fête des pères) venez en famille ! et le 23 septembre. Dur, dur de trouver un DJ qui anime gratuitement mais nous en avons un au cœur d’or, à la voix et à la musique « super » (merci Etienne).

Je tiens à remercier toute l’équipe qui se dévoue autour de moi. Les bénévoles se font très rares. Les temps sont durs. Merci à vous généreux donateurs. Encore une fois je vous le dis « Tout ce qui n’est pas partagé, est perdu », vous êtes la source indispensable de notre énergie, du fond du cœur « Merci ».

Vous pouvez nous retrouver sur notre site avec photos et détails de nos actions

                                        La présidente de MAP

 

                                         Shirley Saramito