RAPPORT D’ACTIVITE MAP 2014
Avant toute chose, j’aimerais vous dire que vos dons même les plus petits sont les bienvenus et nous encouragent à aller de l’avent en sachant que vous pensez à nous qui nous démenons pour les plus déshérités.
Du fond du cœur merci. « Tout ce qui n’est pas partagé est perdu ».
NICE
Depuis trois ans maintenant, notre action continue avec le père Patrick Bruzonne, curé de l’Ariane. Nos dons à son association M.I.R. sont passés à 1 000 euros. Les plus démunis augment aussi hélas ! 950 repas par semaines rien que pour l’association M.I.R. Toujours aussi difficile de trouver des dons.
Cette année, en 2015, venez plus nombreux et plus généreux à la fête chez Shirley à Gairaut :
il n’y en aura qu’une le 29 mai.
Réservez votre soirée.
MALI
La situation est loin de s’arranger. Aminata notre fidèle correspondante est débordée. Sa maison est devenue la « cour des miracles ». Elle loge des orphelins, de la famille qui a fuit Tombouctou et les autres régions occupées. Un conseil : allez voir le film « TIMBUCTU ». Le responsable de Fafa, village que nous aidions a essayé de nous joindre, deux fois, par téléphone mais les communications passent très mal. Les jihadistes se sont cachés dans leur village ; pas bon du tout.
THAÏLANDE
Une escale de trois jours sur le chemin du Cambodge a permis à Pierre et Shirley de porter 1000 euros à l’école de couture de Ban MARINA à Chiang Maï. L’accueil des religieuses est toujours aussi sympathique. Hé las, malgré leur dynamisme, elles prennent de l’âge ; elles ont formé de jeunes religieuses du pays tout aussi enthousiastes. L’école de couture fonctionne à merveille. Elles ont acheté une vieille maison qu’elles espèrent réparer et transformer en seconde école.
CAMBODGE
Accueil chaleureux de monsieur Prak Man, notre fidèle correspondant que j’avais rencontré en 1992. Achat de 1000 euros de matériel scolaire que nous distribuons aux 560 enfants de l’école d’Oudong et aux 480 enfants de l’école de Kompong Cham.
Beaucoup d’émotion et de gentillesse de lap art des professeurs et des enfants de ces deux écoles. Le sol abimé ou détruit par les inondations a été refait en carrelage. C’est un véritable plaisir d’aider ces deux écoles situées dans des petits villages très pauvres. En treize ans, je n’ai pas vu beaucoup d’évolution dans ce pays. Les constructions et les boutiques fleurissent partout mais la pauvreté est toujours là. Beaucoup de familles sont encore sans logement, couchent et mendient dans les rues pourtant, le sourire et la gentillesse sont toujours présents.
Sokha dont la santé s’est détériorée, ne peut plus s’occuper des parrainages. Comme il restait un peu d’argent, nous avons fait une sortie au zoo avec 18 enfants des rues. Un réel plaisir de voir briller de joie, leurs beaux yeux noirs.
Encore merci pour votre soutien et votre fidélité ! Bien à vous
La Présidente, Shirley Saramito.
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ONZIEME SEJOUR EN BIRMANIE
(16 décembre 2014 – 13 janvier 2015)
Compte rendu de soutien humanitaire sous l’égide de MAP France
Des nouvelles faussement rassurantes circulent sur la situation en Birmanie quant aux investissements étrangers qui bénéficieraient à la population dans son ensemble. Certes, les hommes d’affaire birmans profitent de cette nouvelle manne dans les grandes villes. Ailleurs, à la campagne et dans les petites villes l’amélioration du niveau de vie est nulle ou insignifiante : les riziculteurs et les paysans de la brousse font face à la même pauvreté depuis des décennies. Il n’est toujours pas question pour beaucoup d’entre eux que leurs enfants aient accès à l’enseignement. Dans de nombreuses régions les soins médicaux restent prohibitifs ou simplement inexistants. A une échelle très modeste, « Médecine, Aide et Présence » poursuit néanmoins son soutien humanitaire au fil des ans auprès de responsables qui se sont montrés dignes de la confiance de notre association.
Comme chaque année, nous avons repris nos contacts avec l’association « Irrawaddy Homeland » dans la région du delta, auprès du Père Benjamin ; avec l’association « The Light of Asia » (à l’Est de Mandalay), animée par le Dr Kyaw Htin (à l’origine de la création du centre médical situé dans le village de Si Kar) et soutenue par Sayadaw, le moine en charge du monastère tout proche. Ainsi que nous l’avions annoncé dans notre dernier compte rendu, nous avons poussé cette fois jusqu’ à Lashio, capitale de l’Etat Shan, à l’invitation de Sœur Thérèse, pour découvrir les conditions matérielles de vie des jeunes pensionnaires dans le couvent dont elle a la direction. Cette fois-ci, pour des raisons médicales, Michel n’a pu participer à ce séjour. En revanche, pour la quatrième fois, Pat Lambert est venu d’Alaska, et m’a rejointe à Rangoun pour prendre part à notre soutien humanitaire.
Région du delta de l’Irrawaddy.
° L’école de brousse
Nous nous sommes rendus auprès du Père Benjamin pour rencontrer en premier lieu les enfants de l’école de brousse et fêter Noël avec eux. Depuis plusieurs années, un groupe de catholiques milanais parraine cette école de 64 élèves qui bénéficient gratuitement d’un enseignement de qualité dispensé par dix enseignants diplômés de l’Université de Pathein (études subventionnées par MAP). Au terme de leur scolarité, les adolescents trouvent sans difficulté un emploi dans leur communauté karène. L’école n’est pas reconnue par l’Etat qui ignore probablement jusqu’à son existence ; seules les écoles privées bouddhistes sont tolérées. Nous avons été heureux d’apprendre que les enseignants de l’école de brousse ont bénéficié récemment d’un stage de formation de professeurs à Rangoun afin qu’ils s’initient aux méthodes modernes d’enseignement.
°Le foyer de Myaungmya
Les enfants et adolescents qui résident dans le foyer de Myaungmya fréquentent l’école d’Etat (payante) qui dispense un enseignement sclérosé ne laissant aucune place à la réflexion personnelle et à la formation de l’esprit critique : apprentissage par cœur avec, à la clé, des questions et des réponses connues à l’avance par les écoliers…
Le cyclone Nargis qui a dévasté la région du delta en 2008 n’a pas seulement affecté le domaine économique. Le système scolaire, auparavant déjà rudimentaire, s’en est trouvé très appauvri par la mauvaise formation des rares enseignants qui ont accepté les conditions lamentables de cette région qui ne s’est redressée que très lentement. Quatre-vingt pour cent des élèves recueillis dans le foyer de Myaungmya provenaient jusqu’à récemment de cette zone. Plusieurs de ces jeunes, mal préparés intellectuellement et coupés de leur milieu d’origine, n’ont jamais réussi à trouver leur place dans ce foyer. Leur mauvais comportement avait une influence délétère sur le reste des pensionnaires. C’est pourquoi Benjamin a pris la décision de les renvoyer dans leurs familles, d’autant plus que depuis l’an passé la terre a retrouvé une partie de sa fertilité. Ces jeunes bras ont par conséquent de quoi se rendre utiles…
°Visite de la région dévastée par le cyclone Nargis
Dans les années suivant le cataclysme de 2008, MAP a contribué à la reconstruction de barques de pêche détruites, c’est pourquoi nous avons souhaité nous rendre sur les lieux, profitant du libre accès récemment accordés aux touristes. Nous nous sommes rendus sur deux îles à deux heures de bateau à partir de Laputta (épicentre du sinistre). Sur la première île nous avons remarqué l’école primaire reconstruite grâce aux dons de l’Unicef australien et la crèche, don de l’association britannique « Save the Children ». Un bâtiment sans fenêtre, offert par le Danemark, abrite une citerne pour récolter l’eau de pluie car la nappe phréatique ne convient pas, étant constituée d’eau saumâtre. Sur la seconde île notre regard a été immédiatement attiré par une construction érigée tout autour de l’île afin de la protéger des assauts des vagues lors des plus fortes tempêtes. Qui de mieux aurait pu ériger ce mur d’enceinte pour défier les éléments déchaînés ? C’était une initiative des Pays-Bas, forts de leur expérience multi-centenaire. Malheureusement l’accès à la région étant encore jusqu’à très récemment interdit aux étrangers, ce sont des entrepreneurs locaux qui ont érigé la digue circulaire. Le résultat décevant ne s’est pas fait attendre longtemps : à la première saison des pluies, la digue a été partiellement érodée. En cas de nouveau cyclone les vagues envahiraient l’île à nouveau ; la terre imprégnée de sel serait stérile pour plusieurs années encore. Les paysans ont été obligés d’emprunter de quoi acheter des grains, mais finalement l’été dernier, après six ans, ils ont eu la joie de faire une récolte substantielle. Un adolescent (actuellement au foyer de Myaungmya) originaire de l’île, refuse d’y retourner malgré l’insistance de son oncle qui cultive les terres familiales. Son traumatisme affectif est encore trop fort, ayant perdu lors du cyclone sept membres de sa famille sur neuf.
° Les étudiants de l’Université de Pathein
Les 21 étudiants parrainés par MAP qui fréquentent l’Université de Pathein sont originaires des communautés karènes aux alentours de Pathein. Ils bénéficient de bonnes conditions d’études grâce au foyer estudiantin que visite Benjamin chaque semaine pour l’approvisionnement en riz et en bois destiné à la cuisson des aliments. A notre initiative, ils ont la possibilité depuis l’année dernière de suivre pendant les vacances des cours supplémentaires soit en anglais, en comptabilité ou en informatique. Parmi les diplômés, certains sont formés pour enseigner à l’école de brousse, d’autres sont devenus comptables et ont la responsabilité de l’informatique des foyers.
L’association « The Light of Asia » (district de Mandalay)
Le dispensaire gratuit, fondé par le Dr Kyaw Htin, a bénéficié du soutien financier de MAP dès la première année de son fonctionnement (2007). C’est actuellement un centre médical précieux pour toute une région à l’est de Mandalay. L’an passé un programme de prévention des maladies gynécologiques a été mis sur pied avec grand succès. Il a été décidé par le comité qu’une somme d’argent soit réservée chaque année aux examens gynécologiques. Autre nouveauté : l’union des dentistes de Mandalay a offert l’installation d’un cabinet dentaire répondant aux normes modernes ; un dentiste prodigue ses soins gracieusement deux soirées par semaine aux personnes nécessiteuses de la région.
Comme il avait été entendu lors de notre dernier séjour, nous avons profité de notre présence à Mandalay pour être présents au moment de l’achat de la table d’accouchement et du petit matériel attenant, (don de MAP pour cette année), suivant les conseils d’un médecin obstétricien. Une salle avait été prévue pour l’installation dans le centre médical : elle est ainsi devenue rapidement opérationnelle.
Quant à la construction de l’école primaire privée gratuite par l’association « The Light of Asia » et subventionnée en partie par MAP, le rez-de-chaussée est terminé : il consiste en deux salles de classe déjà en fonctionnement.
Le monastère du village
Il ne fait pas de doute que le moine en chef, Sayadaw, a joué de son autorité morale pour faire accepter le centre médical auprès de la population locale et a usé de tout son pouvoir diplomatique pour calmer les réticences des autorités gouvernementales relayées par la présence des commissaires du peuple. En habile tacticien, il a convaincu les autorités que les paysans alentour et les commissaires eux-mêmes (issus de la paysannerie locale) n’avaient qu’à gagner de l’implantation d’un centre médical gratuit.
En tant que responsable éclairé, Sayadaw a une vision bien précise du rôle qu’il souhaite jouer, moins d’ailleurs dans le domaine religieux que social. Son but est de contribuer à faciliter l’avènement de la démocratie et l’entente entre les différentes religions qui composent le pays. Son monastère est un phare de modernité qui, en tant que tel, n’attire pas que des sympathies de la part d’autres congrégations monacales, pour la plupart conservatrices. Nous l’avons trouvé cette année « sur le fil du rasoir » car il est tout à fait conscient de se trouver dans le collimateur du gouvernement et surtout des généraux qui, bien qu’officiellement en retrait du pouvoir politique, n’en exercent pas moins un contrôle étroit.
° Lashio, capitale de l’Etat shan
Le foyer catholique
Nous avons atteint le foyer de Sœur Thérèse à Lashio au terme d’un voyage à partir de Si Kar (6 heures à l’aller, 7 heures au retour jusqu’à Mandalay) particulièrement éprouvant en raison de l’état déplorable de la route dû au passage ininterrompu de camions en direction de la province chinoise du Yunnan. Sœur Thérèse, secondée par quatre autres religieuses catholiques, a la responsabilité de fillettes et jeunes filles dont certaines sont orphelines, d’autres abandonnées par leurs parents (engagement du père dans l’armée rebelle et de la mère qui doit y assurer l’intendance). Thérèse nous a précisé que la règle d’or dans son établissement repose sur l’égalité entre toutes les pensionnaires, principe qui a trouvé gré au sein de la communauté catholique, avec pour conséquence la venue l’année dernière de dix nouvelles fillettes, de sorte que l’effectif total s’élève actuellement à 53 pensionnaires.
Les besoins les plus élémentaires (alimentation en eau potable) du foyer ont attiré l’attention de l’association « Enfants du Mékong » qui vient de subventionner le forage en profondeur d’un puits et de la canalisation. Par la même occasion, il vient d’être installé une machine à filtrer l’eau (contenant malheureusement de l’arsenic depuis l’exploitation abusive récente de mines dans les parages). Sœur Thérèse avait attiré notre attention sur les difficultés pratiques dues à la présence de trois cabinets de toilettes seulement, particulièrement le matin au moment où les pensionnaires sont sur le point de partir pour l’école. Le bureau exécutif de MAP ayant trouvé la réalisation de ce projet très souhaitable, il a donc été décidé de faire installer trois nouveaux cabinets de toilettes. Manifestement, toutes les pensionnaires avaient appris la bonne nouvelle qui avait précédé notre arrivée : la joie se lisait sur tous les visages. Un accueil très chaleureux nous attendait sous la forme de chants accompagnés par une sœur au piano. Moment émouvant, suivi par la dégustation d’un bon repas préparé par les pensionnaires à notre intention.
Deux parrainages individuels
°Une jeune fille karène, parrainée depuis trois ans par Dominique Mandrilly (domiciliée à Saint-Jeannet), vient d’entamer sa dernière année d’école secondaire. L’an prochain elle débutera ses études d’infirmière. C’est un choix qui lui tient particulièrement à cœur.
° Nouveau parrainage recommandé par Thérèse : un jeune homme issu d’une famille très pauvre, souhaite se tourner vers des études d’ingénieur. Michèle Bach (domiciliée à Paris), a accepté de prendre en charge ce nouveau parrainage.
L’église protestante
Nouvelle donne sociale à Lashio : c’est à présent une ville de plus de 100 000 habitants, qui n’était qu’un petit bourg peuplé en majorité de chrétiens, dans les années 70. L’arrivée de Chinois en si grand nombre, attirés par le fructueux trafic de la production de la culture du pavot, a fait de Lashio une ville majoritairement chinoise. L’effrayant bouleversement du tissu social qui en découle ne tient pas au fait qu’ils soient bouddhistes pour certains, vaguement communistes pour la plupart, mais à leur pernicieuse aisance matérielle découlant directement du trafic illicite de la drogue issue de la culture du pavot. Corollaire de cette insolente richesse : ces nouveaux riches n’ont aucun mal à s’offrir les charmes des jeunes filles, sans revenu pour la plupart. Lorsque nous avons retrouvé Seng Ya (rencontrée l’an passé au monastère de Si Kar), jeune femme pasteur de l’église protestante située dans les parages du foyer catholique, celle-ci nous a informés de la déplorable situation de nombreuses jeunes filles de Lashio. Outre son apostolat, Seng Ya s’est donné pour mission de permettre aux jeunes filles qui le désirent de se dégager de l’emprise des souteneurs chinois. Malgré l’exiguïté de ses moyens financiers, elle a mis sur pied un petit atelier de couture pour que ces jeunes prostituées désireuses de se dégager de leur esclavage sexuel puissent gagner leur vie par la confection et la vente de vêtements. Nous avons pensé que MAP pourrait éventuellement allouer l’an prochain une petite somme d’argent pour l’achat d’étoffes.
Compte rendu des soutiens financiers (total 9 650 €)
Irrawaddy Homeland 4 000 €
The Light of Asia 3 500 €
Foyer catholique de Lashio 2 150 €
(Dont 1600 € pour l’installation de sanitaires, 250 € et 300 € pour les parrainages)
Février 2015
Lisbeth Martiny martinylisbeth@yahoo.fr
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INDE RAPPORT MORAL 2014-2015
M.A.P.- France & S.E.E.D. Konyashram à Tandapalli, Malkangiri district, Odisha
Pour la sixième fois, j'ai bouclé mon sac à dos, direction Tandapalli. Cinquième séjour en tant que directrice de projets M.A.P. en Inde.
Depuis nos actions, le campus est méconnaissable : sanitaires, épandage écologique, eau courante, électricité traditionnelle et solaire, urinoirs, jardins hydroponiques, mur d'enceinte de 350 mètres et un préau de
120 m2 sont les réalisations de M.A.P.-France les plus marquantes.
Cependant, l'Inde est en pleine mutation et ce qui était acceptable en 2009 ne l'est plus à présent. Sans toutes ces améliorations des conditions de vie que nous avons apportées, les services sociaux auraient déjà fermé l'école. Nous avions pressenti que la prochaine pierre d'achoppement serait l'état de délabrement du dortoir et avions commencé à récolter des fonds et démarcher des Fondations en vue de la construction d'un nouveau dortoir.
Nous savions la situation préoccupante, mais nous ne pensions pas qu'elle allait empirer aussi vite. Mi-décembre une inspection de fonctionnaires du gouvernement central indien, qui fournit la base de la nourriture de ces petites filles, a déclaré le dortoir insalubre et menacé de fermer l'école si un nouveau dortoir n'était pas construit pour la prochaine rentrée scolaire, c'est à dire mi-juin !!!
Devant l'urgence de la situation, notre partenaire local, l'ONG indienne NYSASDRI, a contracté un emprunt pour lancer les travaux au plus vite et nous a contacté.
MAP-France a répondu immédiatement à leur appel en débloquant 2500 € qui se sont ajoutés aux 3700 € que nous avions collectés en 2014. Le 7 janvier je m'envolais pour Delhi et après une escale forcée à Istanbul et des retards dans les trains, j'arrivais enfin le 11 au siège de l'association à Bhubaneshwar...Ils avaient déjà fait le calcul des sommes disponibles entre les différents donateurs, conclu que l'on ne pouvait pas se permettre de construire plus de 170 m2 habitables et envoyé un homme de confiance, Ramesh, sur place pour démarrer le chantier .
J'étais catastrophée car cela impliquait qu'une cinquantaine de petites filles ne pourraient plus être scolarisées faute de place dans l'internat ! Du coup le 12 janvier, avant de prendre le train pour Tandapalli, j'ai tenté le tout pour le tout et j'ai ré-expédié par internet tout le dossier de demande de subvention auprès de la Fondation David Hadida. Bien m'en a pris car mon envoi précédent n'était pas parvenu à destination.
Et le 20 janvier à 10h du soir en Inde je reçois un coup de fil m'informant qu'à l'unanimité la subvention de 10 000 € nous avait été accordée !!! Je vous laisse imaginer ma joie et celle de mes amis indiens que je n'ai pas pu m'empêcher de réveiller !
Il n'était plus question de renvoyer des enfants, mais il fallait revoir les plans... Les fondations étant déjà faites pour, au rez-de-chaussée, une longue pièce de 72 m2 habitables avec devant une véranda de 40 m2 où se trouverait l'escalier pour monter à l'étage, il ne restait comme possibilité que de faire une extension. J'optais donc pour prolonger le bâtiment en rajoutant 2 piliers, soit 7,60 m et de ne pas faire de véranda, de manière à avoir une belle pièce d'environ 60 m2 pour les CM2 en bas et les CM1 au premier - les plus grandes ayant besoin de plus d'espace.
Et nous voilà embarqués dans la construction d'un bâtiment de 23 mètres sur 9 mètres, soit 207 m2 au sol et tout ce que cela implique pour gérer la main-d’œuvre, les fournisseurs, les transporteurs, calculer les matériaux à commander, négocier les prix, vérifier le travail, tenir la comptabilité, donner un coup de main avec les enfants pour acheminer les briques ou pour arroser le ciment au petit matin afin qu'il ne sèche pas trop vite. Nous n'avons pas chômé. Nysasdri m'avait envoyé une jeune fille charmante et parlant bien Anglais, Pinky, pour me seconder et servir d'intermédiaire.
Quand je suis partie fin février les murs étaient au niveau du linteau au-dessus des fenêtres, le sol en partie empierré et l'étayage commencé. J'aurais bien aimé rester pour assister au coulage de la dalle de toit mais impossible de changer mon billet d'avion... Pinky et Rohit, le Directeur, se chargèrent de mener à bien cette opération périlleuse, et d'après les photos que j'ai reçues, ils s'en sont bien sortis ! Tous les matériaux avaient été achetés et livrés avant mon départ pour terminer le rez de chaussée. Portes et fenêtres commandées, avec chèques à remettre à réception ; paye de la main-d’œuvre estimée et provisionnée. Seule chose que j'avais mal évalué, c'était la quantité de bois nécessaire pour l'étayage. Comme il est très cher et difficile à se procurer (dans cette région qui, il y a une cinquantaine d'année, était couverte de forêts !), ils ont décidé de faire la dalle en 2 fois, de manière, 20 jours plus tard à récupérer les bois et s'en servir pour l’étayage de l'extension. Cependant, je pense que, pour des raisons d'étanchéité, la dalle du toit devra être faite en un seul morceau. Affaire à suivre. D'ailleurs, j'y retournerai en septembre-octobre pour réceptionner les travaux, voir si des améliorations sont nécessaires et finaliser le projet. Sachez néanmoins que d'ors et déjà, les sommes allouées par MAP-France et la Fondation David Hadida ont été dépensées dans la construction du rez-de-chaussée, qui est la partie la plus onéreuse du bâtiment. Comme convenu, c'est à notre partenaire indien de terminer le travail avec ses fonds propres et ceux des autres donateurs.
Le montant dépensé pour la construction du dortoir, factures à l'appui, s'élevait alors à 1.131.926 roupies, soit environ 16 650 € au taux d'1 € = 68 Rs car malheureusement l'euro n'a pas arrêté de baisser, il était à 80 avant Noël !
Au cours de ces 7 semaines sur place nous avons organisé une grande compétition sportive avec récompenses, des soirées jeux, sous le préau, avec matériel apporté de France comme ballons kangourous et pilate, puzzles, cartes, etc... Remise en état des 4 bicyclettes et achat d'une cinquième très petite pour initier les CP et CE1. Installation d'un filet de badminton sous le préau-réfectoire-salle d'études et de jeux. Distribution de fournitures scolaires et de chaussures. Achat de matériel sportif, de cuisine, de jardinage. Amélioration de quelques repas. Coût : 220 €. Sortie de classe désormais traditionnelle : pique-nique au lac de Satiguda qui cette fois nous a coûté plus cher 157 € au lieu de 90 € l'an dernier car on a dû louer un bus. Parrainage de Kolpana qui va rentrer en 4ème. Coût : 42€.
Nous avons aussi procédé à des améliorations en ce qui concerne le préau pour éviter que les fortes pluies de mousson n'y pénètrent : une avancée de toit au nord et au sud d'environ 1,40 m de large sur 16 m de long. Coût : 941 €. Et notre fierté : Installation sur le toit d'un panneau solaire de 80 watts avec une batterie de 135 CV et 6 lampes, ce qui fait que les enfants peuvent faire leurs devoirs sans s'abîmer les yeux, les coupures de courant ayant toujours lieu de 19h à 21h ! Coût : 531€.
Nous avons donc dépensé 1891 € en plus de la construction du dortoir. Notre partenaire indien nous a servi de banquier et nous espérons qu'avec votre aide, la collecte de fonds 2015 nous permettra de retomber sur nos pieds ! Nous travaillons tous dans le même but : la pérennité de cette école, l'amélioration des conditions de vie et d'hygiène et la qualité de l'enseignement pour ces 120 petites filles qui sans ce pensionnat ne seraient, pour la plupart, pas scolarisées.
Mon seul regret c'est de n'avoir pas pu, cette année, consacrer suffisamment de temps à l'enseignement de l'Anglais et à la formation des institutrices et j'aspire à un séjour où je ne sois qu'enseignante... Mais il y a encore tant à faire...
Maryel