INDE

 

Les deux missions effectuées en 2015  nous ont permis de mener à bien notre grand projet :  la construction du dortoir.

Ainsi nous avons pu souffler en 2016 et  savourer la satisfaction de savoir nos 120 fillettes à l’abri et confortablement installées dans leur nouveau dortoir. Des projets d’amélioration des conditions de vie et d’hygiène, nous en avions encore en réserve : comme la construction d’une cuisine, digne de ce nom, et de sa réserve à provision ainsi que le creusement de la mare qui est à sec de mi- Mars à fin Juin, ce qui fait que tous les ans il faut remettre des alevins et attendre les trois quarts de l’année scolaire avant d’avoir des poissons comestibles !!!! C’étaient des projets  prévus pour 2017 avec les fonds collectés en 2016…..

 

Mais c’était sans compter avec  le  Gouvernement de Monsieur Modi !  Estimant avoir, au cours de ses deux années au pouvoir, mis l’accent sur l’éducation et construit écoles et pensionnats en nombre suffisant, le gouvernement fédéral a décidé de retirer son soutien financier à toutes les ONG indiennes qui œuvrent dans le domaine de la petite enfance et de l'éducation élémentaire.

 

 Sans ce financement gouvernemental toutes ces structures ne peuvent survivre.

 

Notre partenaire indien, qui a créé et gère depuis 19 ans ce pensionnat, recevait une dotation annuelle du gouvernement fédéral indien pour nourrir les enfants et payer partiellement le salaire des institutrices. Il s’est donc vu contraint après 19 ans de fermer ce pensionnat fin Décembre et de trouver une place pour nos élèves dans les différents pensionnats du gouvernement qui se sont construits dans la région ces 2 dernières années, certains à 3 ou 4 heures de route ! (Ce qui n'est pas génial pour des fillettes de 6-11 ans, et explique que certains parents aient préféré les déscolariser ! )

 

Dans un sens nous ne pouvons que nous réjouir que le gouvernement indien ait décidé d'assumer ses responsabilités dans le domaine de l'éducation élémentaire. Nous regrettons seulement la soudaineté de la décision ainsi que sa mise en application immédiate en plein milieu de l'année scolaire.

 

Il était bien sûr hors de question que nous abandonnions ce campus que nous avons tous contribué à transformer en un pensionnat moderne où il fait bon vivre et étudier. C’est pourquoi je suis partie fin janvier pour voir sur place, avec nos partenaires locaux, ce qu'il est souhaitable de faire  pour répondre aux besoins réels des populations défavorisées et ainsi donner un nouveau souffle à notre école.

 

Il fut tout de suite évident que quoique l'on décide, une cuisine et sa réserve à provision seraient toujours requises. La Fondation David Hadida ayant accepté de subventionner  ce projet, NYSASDRI mit à ma disposition un interprète et un « maître d’œuvre » et nous démarrâmes les travaux illico! La structure initiale envisagée était de 50 m2, je la réduisis à 35 m2 en conservant la possibilité de l’agrandir par la suite si nécessaire. Car dans cette période incertaine, nous avons jugé bon de ne faire que les investissements strictement nécessaires.

 

Nous avons organisé une réunion d’anciennes élèves.  Une soixantaine a répondu à notre appel. Certaines  sont  institutrices, infirmières, policières, ou travaillent dans une banque, ou dans des bureaux, d'autres continuent leurs études à l’université  ou sont mariées et élèvent leurs enfants. Toutes sont conscientes de la chance que cette école leur a donné et ébahies par toutes ces infrastructures qui n’existaient  pas de leur temps. Comme  c'était la période des examens pour les Secondes, Premières et Terminales ; une seule de la promotion 2009-10 était présente car en visite chez ses parents, elle est  en Terminale où elle obtient de très bonnes notes et nous a donné des nouvelles de ses camarades de promotion. Celles parmi les collégiennes, qui avaient réussi à obtenir l’autorisation de venir, sont restées trois jours, s’appropriant le préau, le dortoir, redécouvrant les bicyclettes, les jeux. Cela faisait chaud au cœur.

 

 Le but de cette réunion était pour nous de mesurer  l’impact que SEED Konyashram  a eu sur ces populations défavorisées ; mais aussi d’obtenir l’avis de ces jeunes filles et jeunes femmes quant à l’avenir de l’école. Principalement,  il en est ressorti le regret de ne pas avoir appris sérieusement l’Anglais dès le plus jeune âge et de ne pas avoir bénéficié d’un système d’aide aux devoirs, de cours de soutien et d’approfondissement en petits  groupes. (Les effectifs atteignant souvent entre 50 et 60 élèves dans les écoles du Gouvernement.

On organisa aussi un grand meeting avec les représentants des différentes communautés tribales et bengalis, le Rotary et différents notables. Il ne manquait pas de « repreneurs » car le campus et ses infrastructures ont un réel potentiel, mais leurs projets, faisant appel à une participation financière conséquente de la part des parents, excluaient de ce fait les enfants d’origine tribale. Bien évidemment nous ne pouvons souscrire à de tels projets, d'autant plus que les villageois  du village tribal de Tandapally, sont à l’origine de la création de l’école sur un lopin de terre qu’ils ont vendu à l’ONG SEED.

 

Il fut donc décidé de mettre les salles de classe à la disposition du conseil du village qui a décidé d'ouvrir une école Maternelle puis  Primaire mettant l'accent sur l''enseignement de l'Anglais « English Medium School»  et d'en assurer la gestion. SEED ne jouant plus qu'un rôle de conseil.  Par contre nous travaillons encore  au financement (25€ par enfant et par mois sur 10 mois) d'un « coaching centre » pour une trentaine de collégiennes  qui seraient logées dans le dortoir et scolarisées dans une école du gouvernement à 1km et bénéficieraient matin et soir de cours particuliers et des infrastructures du campus. Nous recherchons un financement qui s'inscrive dans la durée !     D'autres projets sont à l'étude.