L'Inde

Graine d'Espoir en Inde

  Après plusieurs voyages touristiques en Inde, Maryel Dutrey a décidé de s'investir dans la vie de ce pays en y faisant du bénévolat.

Elle est donc partie fin novembre 2009 pour une mission de 8 semaines dans une région extrêmement reculé dans le sud de l'Etat d'Orissa à la même latitude que Bombai mais sur la côte Est.

(Texte écrit par Maryel Dutrey et envoyé à M.A.P. France.)

Mission 2013-2014

 

 INDE 2013-2014

 

       M.A.P. - France & SEED Konyashram à Tandapalli, Malkangiri district, Orissa.

 

       Les régions tribales sont toujours interdites aux étrangers, sauf autorisation spéciale, en raison des menaces Maoïstes. Mais, étant donné que sur ma demande de visa j'avais bien mentionné que je comptais séjourner dans la région de Malkangiri, et qu'on m'avait accordé le visa, j’ai tout mis en œuvre pour pouvoir séjourner, cette année, pendant 5 à 6 semaines au pensionnat de Tandapalli.

      Une fois vaincue la résistance de Sarang, le directeur de l'ONG indienne NYSASDRI, qui tremble toujours pour ma sécurité, j’ai pu faire les 750 km en train jusqu'à Jeypore.  Mais, pour les 120 derniers kilomètres qui couvrent une région montagneuse fief des Naxalites (Maoïstes), nous avons dû donc louer une voiture avec chauffeur pour ne pas courir de risques, dès le départ, et  attirer des ennuis à NYSASDRI. Pranaya, pharmacien de formation, mais qui coordonne et supervise de nombreux projets depuis 12 ans  avait pour mission de m'escorter depuis Bhubaneswar et de recruter 4 maçons et 6 aides pour le revêtement en ciment du mur construit par M.A.P au printemps dernier. J'étais ravie car il est agréable, dynamique et se débrouille fort bien en Anglais.

 

La situation sur place :

         Toujours les mêmes problèmes pour recruter des institutrices compétentes et les garder.

Cela empire car le gouvernement, ayant des quotas à respecter, débauche nos professeurs d'origine tribale ou Bengali  Nous avons donc déploré le départ de trois de nos institutrices. Comment le leur reprocher : l’état leur offrait le statut de fonctionnaire à 5 200 roupies et avec nos malheureuses

1 500 roupies nous ne pouvions pas nous aligner !

         Cependant,  le bilan est positif : une dizaine d' anciennes élèves sont, à présent,  fonctionnaires dans l'éducation, la santé ou la police.  Ma première génération de CM2 termine leur 3ème. En avril 2015 elles  pourront, déjà,  aspirer à des emplois correctement payés,  mais on ne peut que leur souhaiter de pouvoir poursuivre leurs études. Notre école est donc un tremplin pour leur donner un avenir ! Ce n'est déjà pas si mal, car sans cette école primaire qui les prend entièrement en charge pendant 5 ans, elles seraient restées illettrées et n'auraient jamais pu intégrer un pensionnat du gouvernement, gratuit à partir de la 6ème.

          Après discussion avec les  professeurs présents cette année, j'ai abandonné l'idée que M.A.P. aide à payer davantage des professeurs pour les fidéliser. C'est mission impossible : on ne pourra jamais leur donner le statut de fonctionnaire  auquel ils aspirent !

 Par contre si on arrivait à recruter une Directrice parlant correctement anglais et capable d'aller sur internet pour nous donner des nouvelles en direct, je pense que cela vaudrait la peine car elle pourrait assurer une certaine continuité et enseigner des rudiments d'anglais au personnel fluctuant.... On recherche donc quelqu'un qui n'appartient pas à une minorité ou qui a dépassé la limite d'âge pour être recrutée par le gouvernement....

Le casting est ouvert mais il n'y a que peu de candidates....

    Pourtant la vie sur le campus est devenue très agréable grâce aux investissements de M.A.P. dans le complexe sanitaire, l'eau courante jusqu'à la cuisine et une partie du potager, l'électrification du campus et les 2 panneaux  solaires qui prennent le relais lors des coupures fréquentes de courant, Et  LE MUR de 350 mètres de long  qui  est vraiment une réussite car vaches, chèvres, cochons ne se baladent plus en toute impunité sur le campus, broutant les plantations et anéantissant le travail des enfants et leur espoir d'avoir quelques légumes pour agrémenter leur riz.

     Aubergines, pois gourmands, tomates, épinards , des papayers et même une superbe bananeraie de bananes plantain sont sortis de terre et grandissent sans prédateur. Une belle récolte de piments s'annonce dans les 2 jardins hydroponiques.

 

     L’an dernier, les crédits destinés à la construction du préau ont été engloutis dans l’édification de notre mur d’enceinte mais cette année mon rêve a pu devenir réalité !

      Une rapide évaluation des coûts m'a montré que peu ou prou  nous avions suffisamment d'argent  pour leur construire ce hangar amélioré.... Ce qui correspondait bien à ce qui était notre priorité: un espace pour les enfants, bien à elles, pour manger, étudier, jouer, faire leur gymnastique, danser, paresser à l’abri d’un soleil de plomb ou d’une pluie torrentielle.

                    Le bureau de M.A.P nous ayant donné son accord, nous avons foncé Pranaya et moi tête baissée dans l'aventure :

   Le projet était un préau à structure métallique de 16 m sur 8 m d’une hauteur de 4,60 m au centre et de 3,65 m sur les côtés posé sur une plate-forme de 60 cm de haut ( à cause des inondations  pendant la saison des pluies) avec un petit muret sur son pourtour qui servirait de  banquette.. 

     Mais construire ce type de hangar basique chez nous, devient, dans ce coin reculé de l’Inde et avec Pranaya et moi comme maîtres d’œuvre, une entreprise prométhéenne.

     Nous avons du nous improviser géomètres pour tracer au sol le plan du bâtiment et trouver des matériaux adéquats mais ultra-novateurs ici : 10 piliers métalliques de 30 cm de section et 5 fermes destinées à soutenir la toiture et des tôles colorées en acier galvanisé mélangé à de l’aluminium, ce qu’il y a de mieux parait-il pour protéger des hautes températures.

     Nous n’avions qu’une idée approximative du coût de la structure métallique car l’ouvrage se paye au poids livré : 80 roupies soit 1 € le kilo.

             Je ne décrirai pas le chantier par le détail : photos et vidéo sont là pour l’illustrer.

   Il a fallu abattre de grands arbres plus ou moins sacrés, remblayer la plate-forme, replanter ailleurs les aubergines qui risquaient d’être écrasées par la noria des tracteurs livrant les matériaux, vérifier l’implantation exacte des piliers car avec la structure métallique on ne pouvait pas se contenter d’à peu près et ensuite, mettre en place avec les moyens du bord des traverses de 120 kilos et de plus de 7 mètres de long sur des piliers  à 3,65 m du sol ! Ce fut épique mais bon, tout se passa bien.

             Quand je suis partie, le toit n’était pas encore posé. J’étais un peu frustrée de ne pas pouvoir contempler notre œuvre achevée.  Depuis, j'ai reçu les photos de notre préau pratiquement terminé et il paraît que le nombre de visiteurs ne cesse d'augmenter: notre préau est devenu la curiosité du coin comme, en son temps, l'avait été notre complexe sanitaire!

             Je crois que l'on peut déjà dire : mission accomplie. Ce fut un tour de force, rendu possible par la présence de Pranaya à mes côtés !

                  Au cours de ces 5 semaines sur place, les 350 mètres de mur furent aussi recouverts de leur enduit de ciment pour assurer leur longévité ; une sortie scolaire avec pique nique au bord du lac de Satiguda , à 20 km, organisée ; les bicyclettes remises en état ; un tracteur de sable donna un regain d'activité à la fosse au saut en hauteur et longueur; de nouvelles cordes à sauter, volants et raquettes de badminton et un ballon de volley, de même que les échasses et autres jeux apportés de France animèrent soirées et week-ends ; sans oublier la distribution de matériel scolaire individuel et collectif et l'amélioration de l’ordinaire pour quelques repas avec du poulet ou des œufs; l'amélioration aussi de l'hygiène avec l'achat de filtres à eau pour les enfants, des conditions de vie par la réparation de la pompe à main, le changement des robinets qui fuyaient dans le complexe sanitaire, l'achat de tuyaux d'arrosage et de différents outils  pour faciliter la vie et les menus travaux d'entretien.... Nous avons aussi fêté Saraswati puja en l'honneur de la déesse de l'éducation et Kolpana, la fillette que nous avions fait opérer d'un strabisme avancé il y a 2 ans a pu nous rendre visite : son année de 6ème se passe très bien, elle est beaucoup plus sûre d'elle même. Nous continuons à la parrainer, si on peut dire : 26 € pour un salwar kamis (tenue locale), 2 paires de chaussures, un sac à dos et des fournitures scolaires... sa famille est vraiment extrêmement pauvre .

 

Rapport financier :

Nous avons dépensé cette année 5172 €

540 € pour le parrainage de 3 enfants à l'ODM school de Kashipur

48 € de matériel acheté en France : posters ardoises, pochettes  transparentes, tampons encreurs etc

427 € pour toutes les actions précédemment mentionnées.

4157 € pour la construction de notre préau.

Mission 2011

  Suite à la décision européenne de mettre fin à l’aide financière apportée aux ONG indiennes, l’association NYSASDRI que nous soutenons depuis 2010 connait de graves difficultés. De plus, comme un malheur n’arrive jamais seul, le gouvernement indien qui jusqu’à présent subventionnait une grande partie de la nourriture des enfants  de l’école de Malkangiri et de celle de Muniguda vient de décider de retirer son soutien financier à toutes les ONG !
      
      Ce qui explique que lorsque nous sommes arrivés début  Janvier, la situation était plutôt catastrophique :
 Pratiquement deux ans sans directeur et un an sans adulte responsable, le campus était devenu méconnaissable : Les clôtures laissaient passer chèvres, cochons et même des vaches qui venaient brouter les maigres plantations ; les immondices s’accumulaient de l’autre côté des barrières ; les arbres fruitiers étaient mal irrigués, le potager n’en avait que le nom. De plus le gouvernement ayant changé les programmes, de nouveaux manuels ont été édités mais seulement un exemplaire par classe avait été distribué. Faute de moyen l’encadrement était pratiquement inexistant. Le manque d’un chef pour canaliser l’énergie des fillettes et du personnel se faisait cruellement sentir !
Les toilettes que M.A.P. avait construites l’an dernier, maintenant qu’il ne pleuvait plus, n’étaient pas utilisées car il n’y avait toujours pas l’eau courante, faute d’argent.
 
      Heureusement, Vincent Courilleau, qui m’avait secondé pour la construction des toilettes et qui à présent fait partie de M.A.P, avait accepté de venir passer un mois de ses vacances pour améliorer et pérenniser le système d’épuration. Nous avons donc retroussé nos manches au propre et au figuré et nous nous sommes mis au travail… Le simple sourire d’une de ces gamines vous donne des ailes !


L’action de M.A.P, grâce aux fonds collectés en 2011 :
Suite à la construction l’an dernier du  complexe sanitaire, notre action 2012 a été essentielle pour assurer la pérennisation du projet et l’avenir de l’école.

1/ Assainissement : Perfectionnement du projet de 2010. Dans le but de pallier à l’impossibilité d’infiltrer les liquides à travers le sol argileux, un filtre à sable horizontal de 35 m2 a été installé. Il permet de filtrer les liquides venant des twins pits pour permettre de les évacuer en surface sans craindre des problèmes avec le voisinage en aval. De plus un puits de récupération des eaux filtrées a été creusé pour arroser le potager.

2/ Agriculture hydroponique ou Sili-Culture (sur une pente à 6% recouverte d’une couche de sable d’environ 10 cm) : Construction de deux jardins hydroponiques en dur et de deux urinoirs, l’un près des salles de classe et l’autre près du dortoir pour récupérer l’urine légèrement diluée et s’en servir comme engrais grâce à un goutte à goutte au niveau des racines. Vincent  a déployé  des trésors de diplomatie et de pédagogie pour former les fillettes à ce nouveau mode de culture et surtout à vaincre leurs réticences quant à la manipulation de cet engrais gratuit qu’est l’urine !!! Là encore nous avons souffert du manque d’adulte et de personnes parlant anglais pour épauler notre démarche, des chèvres et vaches qui venaient la nuit brouter nos jeunes pousses avant que l’on se décide à clôturer le périmètre. Malgré tous ces aléas, Epinards, haricots, chilis… la récolte s’annonçait prometteuse lors de mon départ deux mois plus tard et  une enseignante fraîchement nommée a été chargée de superviser le bon déroulement des opérations.

3/ Amélioration de la vie sur le campus :
      -Electrification du campus selon les normes de sécurité avec un dépôt de garantie de 140€  auprès de la compagnie d’électricité, nécessaire pour le branchement. Ampoules à économie d’énergie et pose d’un panneau solaire sur les toilettes pour pallier aux coupures fréquentes et rassurer les enfants pour qu’elles utilisent toilettes et urinoir aussi pendant la nuit.
      - Eau courante : Tout en gardant la pompe à main, grâce à l’électricité nous avons pu installer une pompe submersible. Les réservoirs construits l’an dernier sur le toit des toilettes trouvaient enfin leur utilité et ces demoiselles n’ont pas mis longtemps à découvrir qu’il n’y avait qu’à ouvrir un robinet pour avoir de l’eau dans les six toilettes et les deux salles de bains !!!! Comme on leur a fait comprendre qu’elles ne devaient pas se laver dans les WC afin de ne pas remplir inutilement les puits, elles s’emparèrent du couloir, mais là, l’eau se mit à dévaler les trois marches vers l’extérieur et atterrissant sur la terre « glaise » je vous laisse imaginer la patinoire !!!! Il y avait urgence à leur installer un robinet à l’extérieur au dessus d’un évier avec une évacuation canalisée vers les citronniers. Ce qui fut fait après une énième virée shopping à la ville ! On en profita pour acheter 100 mètres de tuyaux supplémentaires afin d’acheminer l’eau courante jusqu’à la cuisine et d’installer un robinet dans le jardin pour pouvoir brancher un tuyau en plastique pour arroser le potager, simplifiant la corvée d’eau des enfants et assurant une meilleure irrigation donc un meilleur rendement pour leurs cultures.
       -Investissement en mobilier, ustensiles de cuisine, armoire métallique, petit outillage : marteau, scies, perceuse, pinces, tournevis, onze ventilateurs de plafond pour les salles de classe, dortoir et chambres d’hôte. Le gouvernement ayant décidé de reprendre les lits qu’il nous avait prêtés, nous avons été obligés d’acheter trente lits avec armature très robuste en fer et plaque de contreplaqué de 18mm sur le dessus, car il était impensable de faire dormir les enfants à même le sol car en plus des rats, les scorpions et les serpents ne sont pas rares comme nous avons pu le constater !

4/ Amélioration de la vie scolaire et sportive :
      -Terrain de sport, jeux et équipement sportif : Bac à sable pour les plus jeunes, fosse pour le saut en longueur et en hauteur, terrain aplani pour le volley, le basket et le badminton, panneau de basket plus ballon, de nouvelles raquettes de badminton et une provision de volants, ainsi que 2 bicyclettes supplémentaires, ce qui fait deux grandes et deux petites à la disposition des enfants.
      - Une sortie scolaire : piquenique organisé sur les berges d’un lac de barrage à 20km, transport, repas avec du poulet et des légumes et une sortie en pédalo sur le lac.
    - Matériel éducatif : tableaux noirs, armoire métallique, barres de contreplaqué fixées sur les murs des salles de classe pour y punaiser dessins d’enfants, affiches éducatives etc. ; un grand tableau métallique fixe et un plus petit déplaçable, avec des lettres aimantées ainsi que les principaux outils grammaticaux tels que les pronoms personnels, les interrogatifs, les verbes être et avoir à différents temps et personnes, bref tout ce qui entre dans la composition de phrase et des aimants libres à placer sur des bouts de papier avec des mots pour varier les combinaisons à l’infini… Tout un attirail pour les amener à comprendre les structures grammaticales et leur permettre de jongler avec les mots pour créer des phrases à elles et échapper au par cœur qui n’est malheureusement pas synonyme de compréhension. (Là encore j’aurais aimé pouvoir passer le relais à un adulte). Constitution d’une petite bibliothèque de vingt et un livres dont trois dictionnaires et des manuels d’Oxford University Press, Inde pour l’enseignement de l’anglais en Primaire ; Nous avons aussi laissé de l’argent afin qu’ à la date requise il puisse être déposé à l’office gouvernemental afin d’obtenir un minimum de quinze livres par matière et par classe et trente si possible pour la première année  pour l’année scolaire 2012-2013 !    

5/ Opération d’une enfant de 11 ans
       Kolpana est une très bonne élève de CM1, dessinatrice hors pair, ayant perdu sa mère et issue d’un milieu encore plus défavorisé que ses camarades. Cette enfant adorable était atteinte d’un strabisme extrême, avec tout ce que cela implique sur le plan psychologique et comportemental. Œuvrant dans l’esprit de M.A.P. j’ai obtenu les autorisations nécessaires pour emmener Kolpana avec moi à la fin de ma mission afin qu’elle soit opérée à 800 km de là, au Dhenkanal Eye Hospital, hôpital à la pointe du progrès en ophtalmologie et créé et géré aussi par notre partenaire NYSASDRI. Le chirurgien a fait le maximum possible en une opération  pour corriger l’important strabisme qui lui gâchait la vie.
      Deux jours après l’opération, malgré l’inflammation on pouvait déjà voir la différence, et aux dernières nouvelles elle va bien et est très heureuse. Elle est retournée à l’école avec des lunettes de soleil (pour se protéger de la poussière) dignes d’une star américaine, escortée par l’aide cuisinière et le chauffeur du mini bus qu’on avait mis à notre disposition le temps de notre séjour et que l’on avait rapatrié sur Bhubaneswar. Ils n’étaient pas trop de trois de la tribu des Koya pour se serrer les coudes en terre étrangère et prendre l’autocar pour rentrer chez eux !

6/ Parrainage de trois fillettes de l’ODM School
      Cette école, située à Kashipur, à une heure de route de Dhenkanal a ouvert en février 2010 et fêtait ses 2 ans. Il y a trois classes de maternelles, un CP et un CE1 et l’enseignement y est dispensé en anglais. Contrairement aux deux autres écoles gérées par NYSASDRI, celle-ci demande aux parents de participer aux frais de fonctionnement et de ramassage scolaire pour faire face aux lourds emprunts contractés pour construire les bâtiments et continuer à payer des institutrices qualifiées. Malheureusement sur les quatre-vingt enfants inscrits, trente ont dû abandonner car leurs parents avaient trop honte de ne plus pouvoir payer. Nous avons demandé aux institutrices de choisir trois fillettes parmi celles qui avaient interrompu leur scolarité en cours d’année et bien sûr celles qui leur avaient semblé les plus prometteuses…                                 



      Il serait regrettable qu’une telle école ferme : le but de cette école étant la formation d’une élite composée d’enfants appartenant à différentes tribus ou encore à ce groupe appelé en anglais O.B.C., c'est-à-dire Other Backward Community (autre peuple arriéré), à peine plus haut dans l’échelle sociale indienne que les enfants de tribus ! C’est maintenant qu’il faut les aider à constituer une élite afin qu’ils aient bientôt leurs propres porte-paroles, car c’est sur le terreau de l’ignorance que les Naxalistes Maoïstes cultivent les germes de la rébellion.

Conclusion :

      Devant l’état de l’école à notre arrivée, nous avons ressenti colère, frustration  et découragement. Vincent lors de son débriefing à Bhubaneswar a fait part de notre ressenti à la direction de NYSASDRI. Quinze jours plus tard NYSASDRI envoyait une enseignante pour les plus petites et  un homme de confiance, parlant anglais, chargé de remettre le campus en état. Sous sa direction, tout le monde se mit au travail et en moins d’une semaine le campus avait changé d’aspect. Puis le directeur de NYSASDRI et son bras droit ont fait les 800km pour venir se rendre compte par eux-mêmes. Cette visite fut des plus bénéfiques car elle a permis de remotiver les troupes, de planifier les tâches comme réparer les clôtures, lancer la construction du 2ème jardin hydroponique, convaincre les fillettes et le personnel des avantages de ce type d’agriculture, mettre en évidence la cohérence du projet de MAP tant sur le plan de l’hygiène, de la santé, de l’écologie , de l’amélioration des conditions de vie et d’enseignement et d’une agriculture vivrière devant leur apporter une certaine autonomie. La nécessité de nommer un adulte responsable étant  établie, on m’assura que le nécessaire serait fait.
      NYSASDRI a tenu parole puisque la veille de mon départ j’ai pu m’entretenir avec la jeune femme sollicitée pour le poste et je sais que depuis elle a été engagée ainsi qu’un autre professeur.
 L’année 2012-2013 semble s’annoncer sous de meilleures auspices, mis à part la menace maoïste qui fait qu’actuellement la région est interdite aux étrangers et les difficultés de trésorerie pour payer les professeurs et nourrir les enfants. Certes le directeur de NYSASDRI, Sarang Samal, multiplie ses efforts en parcourant le monde : Etats-Unis, Canada, Grande Bretagne, Allemagne, Suisse, France … pour lever des fonds, trouver des sponsors ; et à présent des parrains pour les enfants des trois écoles que gère NYSASDRI, mais ils comptent tous sur notre aide.
      Un suivi de l’évolution de la situation et une discussion au sein de M.A.P. me semblent indispensables afin de déterminer la meilleure façon de leur venir en aide.

Mission 2010

Mes partenaires pour cette mission :

 

-- L’O.N.G. française : PassWorld qui prend contact avec des O.N.G. des pays du Sud et, en fonction des besoins, s’occupe de l’envoi de bénévoles dans différents pays, mais n’organise pas de collecte de fonds.

-- L’O.N.G. indienne : N.Y.S.A.S.D.R.I.= National Youth Service And Social Development Reseach Institute qui concentre son action sur les communautés rurales dans l’Orissa en s’investissant pour :

v  Le développement durable et l’amélioration des conditions de vie 

v  L’appui à la création locale d’entreprises 

v  L’accès aux soins 

v  L’amélioration de la condition des femmes

v  L’éducation 

 

Le projet éducatif est celui qui m’a mobilisée.

L’association NYSASDRI possède deux pensionnats (un à  Malkanagiri, loin de tout, assez vétuste, sans toilettes ni électricité qui accueille 120 fillettes  et un à Muniguda dans une région plus accessible qui bénéficie d’un certain confort et de beaux bâtiments neufs  et qui accueille 140 fillettes) et une toute nouvelle école maternelle et primaire à Kashipur  près de Denkanal, seulement à 3h de route de la capitale de l’Orissa.

J’ai visité les 3 lieux et y ai  travaillé. Mais les ¾  de ma mission se sont passés à Malkanagiri qui demeure ma priorité, car j’ai pu évaluer sur place l’urgence des problèmes à résoudre !!!

 

Deuxième mission automne 2010

 

 

Toujours dans le cadre de l'association Passworld, je suis repartie à l'automne pour continuer à enseigner l'anglais à Malkangiri. Mais cette fois grâce à la générosité des donateurs de MAP France, je n'y retournais pas seulement qu'en tant qu'enseignante mais aussi en tant qu'initiatrice et coordinatrice du nouveau projet de MAP : à savoir, la construction d'un complexe sanitaire dans cet internat de 120 fillettes qui n'avaient comme seule ressource que de se rendre dans le champ du voisin pour assouvir leurs besoins naturels, avec tous les risques que cela comporte, en particulier au niveau de l'hygiène et dans la propagation de maladies infectieuses...

Autant dire que n'ai pas chômé, car en plus des 5 heures quotidiennnes de cours, il a fallu rencontrer les ingénieurs, commander et réceptionner le matériel, recruter et superviser l'équipe. Heureusement que je n'étais pas seule et que je pouvais compter sur le soutien de notre partenaire local : l'ONG indienne, NYSASDRI qui gère entre autre ce pensionnat. Sarang Samal, le directeur avait envoyé quelqu'un pour m'escorter pendant les 26 heures de voyage par des moyens multiples et variés, et me seconder au début à cause de la barrière de la langue. Car dans ce coin reculé de l'Inde profonde, rares sont les personnes parlant même un anglais rudimentaire à 15 km à la ronde!!!

L'adorable et compétente équipe pédagogique de l'an dernier avait volé en éclats, incapable de supporter la pression due aux menaces des Maoïstes qui sont nombreux dans cette région des plus défavorisées. Cela n'a pas été une mince affaire de mener à bien cette double mission sans directeur, sans professeur d'anglais et avec seulement un professeur résidant sur le campus au lieu de 5 l'an dernier !!! Très vite vous devenez la personne sur qui l'on compte pour tout résoudre !...

Heureusement que j'étais aussi en contact téléphonique avec Vincent, un autre volontaire Passworld à 800 km de là et spécialisé dans la  construction de toilettes. Cela m'a permis de tenir bon face aux ingénieurs et maîtres d'oeuvre partisans de la fosse septique, alors que nous voulions un projet respectueux de l'environnement : un système de traitement des matières fécales consistant en 2 fosses qui fonctionnement en alernance tous les 2 ans. Ce qui permet au bout de 2 ans d'inactivité de pouvoir les vider, sans risque, et de rédcupérer le contenu solidifié et de l'utiliser comme engrais !

 

MAP, secondée par son partenaire local NYSASDRI, a donc construit un complexe sanitaire : 6 WC, 2 salles de bain double, 2 citernes d'eau sur le toit, 2 fosses perméables, 1 boîte de dérivation. D'après les dernières nouvelles du front et  les photos reçues fin février, tout ce qui est mentionné plus haut est terminé. Et l'inauguration est prévue pour le 15 avril 2011. Lorsque je suis partie au bout de 5 semaines, le gros oeuvre était terminé et j'ai passé le relais à Vincent qui est venu tout spécialement pour superviser la partie délicate de la mise en place des tuyaux, l'inclinaison adéquate de la pente, la perméabilité des puits, et... Bref tout ce qui assurait le succès, la pérennité du projet !

Puis, nous avons laissé à NYSASDRI le soin de terminer le projet et, d'après les photos que vous pouvez consulter sur le site, cela semble en bonne voie. J'ai prévu d'y retourner à l'automne 2011 pour vérifier comment cela fonctionne et procéder à d'éventuelles améliorations.

 

Le deuxième volet dans ce projet de MAP concernait les études et l'épanouissement de ces fillettes :

- un panneau solaire, une batterie de 40 watts, un convertisseur et 2 lampes pour éclairer la vérenda (salle d'études) et le tour est joué ! (la nuit tombe vers 17h30).

- du matériel scolaire : papier, cahiers, ardoises, crayons, etc ; photocopies pour pallier au manque de livres ...

- du matériel péri-scolaire pour le développement harmonieux des enfants dans la joie et la bonne humeur : cordes à sauter, une bicyclette, une autre bicyclette pour les petits avec des petites roues, un set de badminton, un ballon de volley-ball, un lecteur de CD et DVD pour les cours d'anglais et pour la danse (système marchant sur panneau solaire et sur l'électricité quand elle sera installée).

Autant vous dire que le père Noël est passé avant l'heure cette année ! (les photos parlent d'elles-mêmes !)

 

Rédacteur : Maryel Dutrey

 

 

Ma mission en 2009  :

 

Enseigner l’anglais dans un pensionnat pour petites filles issues de la population tribale environnante  et  former les institutrices à un enseignement plus inter-actif de la langue …

Ce fut une très belle expérience sur le plan humain et… sur les ressources de la communication non verbale !!! (seuls le directeur et sa femme pouvant se faire comprendre en anglais…)

 

Ces petites filles sont prises en charge intégralement pendant 5 ans, en général de 6-7 ans à 11-12 ans. Ne parlant que le dialecte de leur tribu, il leur faut tout d’abord apprendre la langue de l’Etat : l’Oriya, et son alphabet, puis l’alphabet anglais et des rudiments de la langue. Chaque Etat ayant sa langue, L’Indian English est la seule langue commune (l’hindi n’étant parlé que dans le Nord de l’Inde).

A Malkanagiri, les conditions de vie sont des plus précaires : les crayons sont coupés en 3 morceaux, les gommes ont la taille d’un ongle, les tableaux noirs sont en toile plastifiée, les institutrices dorment avec les enfants sur des plates-formes métalliques qui servent aussi pour les cours dans la journée. Tout le monde se lave tout habillé à la pompe et c'est un vrai crève-cœur de voir 119 enfants faire leurs devoirs à la lueur de 5 misérables lampes à Kérosène... ou encore de les voir disparaître dans le champs du voisin pour aller « faire leurs besoins »!!!!

Et malgré ces conditions difficiles, joie et bonne humeur illuminent le quotidien. C'est une leçon de vie que j'ai reçue!

L'équipe sur place est extraordinaire de gentillesse et de dévouement. Ils sont tous très jeunes et forment une grande famille.

Impossible de dire la joie reflétée dans les yeux de ces fillettes, dans leur sourire lorsqu'elles apprenaient quelque chose de nouveau... Leur attente est telle que l'on ne veut pas les décevoir et cela nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes...

Difficile après de tirer un trait! On se sent responsable et on a envie de continuer à oeuvrer pour le bien-être de cette petite communauté qui ne baisse pas les bras.

       Cette expérience a encore pour moi un goût d'inachevé, et c’est pourquoi j’ai décidé de repartir pour une mission de 5 semaines, fin octobre 2010,  pour  voir si les quelques « graines d’anglais »  ont germé et donné des fruits et continuer mon travail d’enseignement.

 Mais c’est aussi et surtout parce que je désire les aider à améliorer leur condition de vie, principalement sur le plan de l’hygiène, et pour cela j’ai besoin de votre soutien financier !!!

 

 

 

Voici les projets à réaliser par ordre d’urgence  pour Malkanagiri :

 

Construction de 5 toilettes hygiéniques              Rs 100,000  soit environ  1670 euros

Achat de 5 lampes solaires avec batterie           prix à l’étude  

Construction d’une citerne en hauteur                Rs  100,000                     1670 euros

Purificateur d’eau                                                     Rs 10,000                          167 euros

Matériel pédagogique : affiches éducatives, lecteur de CD avec batterie solaire pour les cours d’anglais, jeux éducatifs …..

La majeure partie de l’argent de vos dons sera destinée à la construction de cinq toilettes hygiéniques et de leur citerne d’eau. L’autre partie servira à acquérir du matériel pédagogique  et des lampes solaires. Je veillerai à ce que les travaux soient réalisés et vous serez tenus au courant sur le site de M.A.P., photos à l’appui.

Les factures seront déposées au siège du secrétariat de M.A.P.

 

         Il n’y aura aucun frais de fonctionnement pris sur vos dons. Vos dons seront intégralement utilisés pour les besoins sur place et donnent droit à un reçu fiscal délivré par l’association MAP qui a la gentillesse de soutenir mon microprojet.

Maryel Dutrey

(cliquez sur l'une des photos pour l'agrandir)

Les bâtiments

Les salles de classes qui servent de dortoir la nuit pour les enfants et leurs institutrices. (La plus gaie, c'est celle des plus grandes équivalent CM2 , les 12 (ou 14) ans...
Toutes leurs possessions tiennent dans ces petites malles: Habits, uniformes, livres de classe etc...
La longue galerie , qui mène aux 5 classes, sert le soir de salle d'études: 120 enfants sont assises face à face et 5 lanternes à Kérosène sont disposées par terre entre les 2 rangées!

Hygiène et toilette

Les ablutions se font, tout habillé, à la pompe.
Le bâtiment en dur: Les sanitaires spécialement construits pour les " bénévoles qui viennent en mission" et les hôtes de passage.

Cuisine et provisions

La cuisine pour 120 enfants!
Système D: Récupération d'un seau en zing qui était troué !
La bicyclette ou le tracteur du pauvre, comme ils disent!
On rentre la provision de riz pour le prochain trimestre!
La réserve où s'entasse les sacs de riz, les pommes de terre et les oignons est aussi la chambre du Directeur et de son épouse!

Scènes de vie

Les enfants au petit matin, il fait un peu frisquet.
Les femmes de la tribu Koya qui habitent dans le vilage de Tandapalli derrière le campus.

La fête du 1er de l'an - La campagne environnante

Mère et fille de la tribu Koya
Système D: la sono !
La campagne tout autour du campus

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